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Coupe du monde 2010 : tacler l'exclusion, mettre le racisme hors-jeu

Coupe du monde 2010 : tacler l'exclusion, mettre le racisme hors-jeu

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A quatre jours du début de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, la Haute commissaire de l'ONU pour les Droits de l'homme, Navi Pillay, a estimé que cet évènement était l'occasion parfaite de souligner le besoin de rejeter le racisme, l'intolérance et la discrimination.

« Dégageons la discrimination hors du terrain, taclons l'exclusion, mettons le racisme hors jeu », écrit Navi Pillay dans une colonne publiée lundi dans le journal sud africain Business Day.

La Haute commissaire de l'ONU pour les Droits de l'homme rappelle que le sport est un moyen de promouvoir la cohésion sociale et d'amener des cultures différentes à se rencontrer et à se découvrir dans une compétition saine. Pour elle, c'est le moyen de « dépasser les différences qui divisent trop souvent les pays ou les communautés dans les sphères politiques et sociales ».

Le choix de l'Afrique du sud – un pays qui a renoncé au racisme institutionnalisé- fait de cette coupe du monde une plateforme parfaite pour revigorer les efforts dans la lutte contre la discrimination, le racisme et l'exclusion, explique encore Navi Pillay.

« Victime moi-même du racisme et passionnée de sport, j'appelle tous ceux qui vont participer à la coupe du monde -joueurs et spectateurs- à utiliser cet évènement comme un catalyseur pour lancer un appel en faveur d'une action globale contre le racisme et la discrimination », poursuit Navi Pillay, qui elle-même été victime des maux qu'elle dénonce aujourd'hui, comme première femme de couleur nommée juge à la Cour suprême d'Afrique du Sud, pays où elle est née de parents immigrés indiens, pendant l'appartheid.

La Haute commissaire aux droits de l'Homme appelle ensuite à se prémunir du racisme et de toutes autres manifestations d'intolérance qui pourrait contaminer le sport –en particulier le football-, miner le message positif d'une coupe du monde et déboucher sur des disputes. « Trop souvent, des supporters utilisent des insultes ou même la violence à l'encontre de supporters d'autres équipes », a-t-elle regretté, avant d'appeler les responsables du football de tous les pays du monde à renforcer leur rhétorique par des actions concrètes.

Selon elle, pendant cette coupe du monde, les actes ou manifestations de racisme ou d'intolérance qui s'exprimeront dans et autour des stades devront être immédiatement bannis et leurs auteurs isolés.

« Le message de cette coupe du monde doit être simple: il n'y a de place dans le sport pour aucune forme de racisme ou d'intolérance. Les vrais vainqueurs seront ceux qui célèbreront et traduiront en mots et en actes, les valeurs de fairplay, de compétition honnête, de respect et de tolérance sur le terrain et hors des stades », a-t-elle conclu.

Le 21 mars, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait déjà souligné l'importance du sport dans la lutte contre le racisme et l'exclusion.

En marge de la coupe du monde, l'UNICEF a également lancé une campagne en faveur de la protection des enfants. Alors que quelques 450.000 visiteurs étrangers sont attendus en Afrique du sud, l'agence onusienne, qui redoute une explosion du tourisme sexuel et l'exploitation économique des plus jeunes, va déployer plus des équipes d'agents sociaux chargées d'identifier les jeunes vulnérables et de les prendre en charge dans différentes zones stratégiques.

L'UNICEF a également lancé une campagne de communication « Carton rouge à l'exploitation des enfants » pour sensibiliser les visiteurs, via des messages forts déployés dans toutes les zones « sensibles », autour des stades et dans certains quartiers des villes d'accueil.