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Haïti : une commission d'enquête sur la mort suspecte de prisonniers

Haïti : une commission d'enquête sur la mort suspecte de prisonniers

Le Président haïtien René Préval (à gauche) et le Représentant spécial de l'ONU, Edmond Mulet.
Le Président haïtien René Préval et le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Haïti, Edmond Mulet, ont décidé d'établir une commission indépendante chargée d'enquêter sur un incident qui s'est déroulé dans la prison des Cayes, le 19 janvier, une semaine seulement après le séisme qui a ravagé le pays.

La commission sera un effort conjoint de l"ONU et d'Haïti, a précisé mardi la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). La composition et le mandat de cette commission seront bientôt annoncés, a ajouté la Mission.

Selon le quotidien américain New York Times, des membres de la police haïtienne ont abattu plusieurs détenus non armés dans cette prison. Ils ont affirmé avoir trouvé les corps après être entré dans l'établissement pénitencier pour mettre fin à une émeute. Selon eux, ce serait l'un des meneurs qui aurait abattu ses codétenus au motif qu'ils refusaient de s'enfuir avec lui.

Le massacre a eu lieu une semaine après le séisme qui a ravagé la capitale Port-au-Prince et ses environs et a tué plus de 200.000 personnes. La ville des Cayes, dans le sud-ouest d'Haïti, est la troisième ville du pays, elle a toutefois été peu touchée par le séisme.

Par ailleurs, la MINUSTAH a regretté mardi que les soldats de la paix aient pénétré la veille l'enceinte de la Faculté d'Ethnologie dans le but d'appréhender un étudiant qui avait lancé des pierres contre une patrouille de casques bleus.

« Il n'est pas convenable de lancer des pierres contre des troupes de l'ONU, et cela constitue une provocation », dit M. Mulet. « Toutefois, nos soldats ne devraient pas pénétrer l'enceinte d'une université. Cet acte a engendré une réponse hostile et éloigne de notre véritable travail ».

L'incident a brusquement suscité des manifestations de colère à l'endroit de la MINUSTAH par les étudiants, demandant la libération de leur collègue.