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Avant la conférence d'Istanbul, Ban appelle à soutenir le gouvernement somalien

Avant la conférence d'Istanbul, Ban appelle à soutenir le gouvernement somalien

Des déplacés dans des abris de fortune à l'ouest de Mogadiscio, en Somalie.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a quitté New York jeudi pour se rendre à Istanbul, en Turquie, où il participera à la Conférence internationale sur la reconstruction de la Somalie, organisée du 21 au 23 mai. Dans son dernier rapport sur la situation dans ce pays, présenté au Conseil de sécurité avant son départ, il salue les efforts du Gouvernement fédéral de transition (GFT) pour ramener la paix et la stabilité et lui demande de poursuivre la réconciliation politique lancée.

Il appelle par ailleurs la communauté internationale à renforcer sa présence en Somalie et son soutien, notamment financier, au Gouvernement de transition.

« Malgré de nombreuses difficultés, le Gouvernement fédéral de transition déploie beaucoup d'efforts pour ramener la sécurité et la stabilité en Somalie », a indiqué M. Ban, qui note notamment que le gouvernement a commencé à mobiliser des ressources internes pour financer certaines de ses initiatives, « montrant ainsi qu'il a l'intention de devenir progressivement plus autonome ». Pour le Secrétaire général, le gouvernement somalien confirme qu'il est un représentant sérieux des intérêts des Somaliens et un partenaire à part entière de la communauté internationale.

Ban Ki-moon a également salué l'engagement du gouvernement de transition à former une administration sans exclusive, en sollicitant les parties qui sont hors du processus de paix. Il se félicite de l'accord conclu le 15 mars entre le gouvernement et l'Ahlu Sunnah Jama, une faction d'un groupe armé soufi. Cet accord « semble être le fruit de la stratégie d'ouverture au dialogue que gouvernement somalien s'est attaché à appliquer sans relâche », a expliqué Ban Ki-moon, avant d'exhorter le gouvernement « à mettre en œuvre cet accord et à garder sa porte ouverte » à tous ceux qui souhaitent participer au processus de paix.

Le Secrétaire général s'est en revanche inquiété de l'absence de progrès dans plusieurs domaines, alors que la période de transition s'achève en août 2011. « L'année 2010 est décisive pour assurer la transition dans des conditions optimales, tout échec subi ne pourra que jouer en faveur des extrémistes et contribuer à aggraver la situation du peuple somalien », a-t-il prévenu. Il a notamment cité la rédaction de la constitution du pays, dont le processus d'élaboration vient seulement de commencer. Ban Ki-moon appelle donc le gouvernement somalien « à intensifier ses efforts, en particulier dans les domaines de la réconciliation politique et de la sensibilisation, de la sécurité, de la stabilité et de la fourniture de services ».

Préoccupé aussi par le manque de moyens dont dispose le gouvernement et sa dépendance financière à l'égard de l'aide extérieure, le Secrétaire général a réitéré son appel aux Etats Membres pour qu'ils versent d'urgence les contributions qu'ils ont annoncées. Ils leurs demandent également de faire le nécessaire pour appliquer le régime de sanctions voté par le Conseil de sécurité et destiné à cibler ceux qui mettent en péril le processus de paix. Ban Ki-moon a en particulier fait référence « aux combattants étrangers et divers autres acteurs » qui continuent « d'entretenir l'anarchie causée par le conflit et d'en profiter ».

Le chef de l'ONU s'est également inquiété des répercussions du conflit sur les civils. Il a notamment cité « les actes d'obstruction et d'intimidation commis par des éléments insurgés qui entravent la fourniture de l'aide humanitaire », « les attaques lancées à partir de zones peuplées », « les menaces, abus ou détentions arbitraires des journalistes, en particulier de la part des groupes armés ». Soulignant que « le problème de l'impunité généralisée est inacceptable », Ban Ki-moon a appelé toutes les parties à assurer la protection des civils. Il leur a aussi rappelé qu'elles avaient « l'obligation, en vertu du droit international, de permettre à l'aide humanitaire d'atteindre ceux qui en ont besoin ».

Pour conclure, le Secrétaire général a lancé un appel aux donateurs pour qu'ils continuent de s'engager à faire des contributions pluriannuelles allant de pair avec les besoins de la Somalie. Il demande également à la communauté internationale de fournir d'urgence à l'Union africaine et à la Mission d'observation militaire de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) les moyens dont elles ont besoin pour s'acquitter de leur mandat.