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Corne de l'Afrique et RDC au centre de réunions du Conseil de sécurité

Corne de l'Afrique et RDC au centre de réunions du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
Les tensions et l'instabilité en République démocratique du Congo (RDC) et dans la Corne de l'Afrique, en particulier en Somalie, ont été au centre de deux réunions du Conseil de sécurité mercredi.

Le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, Gérard Araud, qui était à la tête de la mission que le Conseil de sécurité a effectuée du 13 au 16 mai en RDC, a annoncé que son pays présenterait d'ici à la fin du mois, un projet de résolution sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MONUC).

Le mandat de la MONUC, qui a débuté ses opérations en 1999, expire bientôt. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a recommandé dans son dernier rapport que les 20.000 casques bleus déployés commencent à se retirer à partir du 30 juin. Le gouvernement congolais a proposé un retrait total d'ici le 30 août 2011.

M. Araud a affirmé que la visite était justifiée par la nécessité pour le Conseil de sécurité de prendre « à brève échéance des mesures sur l'avenir de la MONUC ». La mission a été reçue en audience par le Président congolais, Joseph Kabila, et a notamment rencontré des membres du gouvernement et de la société civile. « L'objectif n'était pas de négocier, mais d'écouter les positions des autorités congolaises et des différents interlocuteurs », a-t-il précisé.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ces consultations, a ajouté M. Araud. D'abord, si « la situation en RDC a évolué depuis 10 ans » et enregistré des « progrès », elle reste « fragile », notamment pour ce qui a trait à l'humanitaire et aux droits de l'homme. Le chef de la délégation a préconisé une action « en douceur » de la MONUC, « sans calendrier artificiel » et « sur la base de la situation sur le terrain ».

« La MONUC ne restera pas indéfiniment au Congo », et la période de transition devra être « préparée avec les autorités congolaises par le dialogue », a également fait observer M. Araud. Si les autorités congolaises « envisagent le départ de la MONUC, elles n'ont à aucun moment présenté d'ultimatum ou d'exigences », a-t-il dit, ajoutant qu'elles avaient « en revanche présenté un horizon ».

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a eu mercredi une réunion sur la paix et la sécurité en Afrique qui s'est concentré sur la région de la Corne de l'Afrique. Au cours de cette réunion, le Président de Djibouti, Ismail Omar Guelleh, a estimé que, pour sortir la Somalie de la crise, il fallait décider, « en l'absence d'options alternatives, de nettoyer la capitale et ses environs des militants extrémistes afin de sécuriser la ville puis de rétablir l'ordre et l'état de droit ».

« Sans une victoire à Mogadiscio, il sera impossible d'empêcher une désintégration, pourtant évitable, de la Somalie », a dit M. Guelleh. Si la capitale somalienne est libérée, cela donnera au Gouvernement fédéral de transition une base importante et solide pour contrôler tout le pays, a-t-il ajouté.

Le Président de Djibouti s'est aussi attardé sur le conflit frontalier qui oppose son pays à l'Érythrée, l'un des autres facteurs de déstabilisation de la Corne de l'Afrique.

Fustigeant l'attitude de l'Érythrée qui estime qu'« aucun pays ne doit être exempté de conflit », il a souligné que le Conseil de sécurité avait unanimement condamné l'Érythrée en demandant la cessation immédiate des hostilités et le retrait de ses forces afin de rétablir la situation qui prévalait antérieurement.

« Mon pays a entendu cet appel et a retiré ses forces en conséquence, alors qu'à ce jour, l'Érythrée continue de nier l'existence même d'une confrontation militaire et rejette tout retrait », a-t-il déploré.

Les membres du Conseil de sécurité ont relayé l'appel de M. Guelleh, après avoir unanimement salué son rôle actif dans les opérations de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.