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Les avocates africaines encouragées à intervenir devant la CPI

Les avocates africaines encouragées à intervenir devant la CPI

Siège de la Cour pénale internationale à La Haye.
La Cour pénale internationale (CPI) et l'International Bar Association (IBA) ont lancé mercredi une campagne de six mois destinée à accroître le nombre d'avocates autorisées à représenter des suspects, des accusés ou des victimes devant la CPI. Dans sa première phase, la campagne sera axée sur les pays africains. Si cette campagne rencontre suffisamment de succès, la CPI et l'International Bar Association envisageront de l'étendre à d'autres régions du monde.

« Il est essentiel pour la Cour de parvenir à une représentation égale des hommes et des femmes parmi les conseils plaidant devant elle », a déclaré Silvana Arbia, le Greffier de la CPI. « Le droit de se faire assister par un conseil est un élément fondamental tant pour les suspects et accusés que pour les victimes. Si tout accusé ou toute victime devrait pouvoir choisir son conseil à partir d'une liste d'avocats hautement qualifiés, il devrait également pouvoir indiquer s'il préfère se faire assister par un homme ou par une femme. C'est d'autant plus important dans le cas de victimes de crimes tels que des violences sexuelles à l'encontre des femmes ou de crimes sexistes ».

Les avocats expérimentés qui souhaitent exercer comme conseils dans le cadre des affaires portées devant la Cour doivent être inscrits sur la liste des conseils de la CPI. Les juristes en début de carrière peuvent demander à figurer sur la liste des personnes assistant un conseil. Ces deux listes ont été créées pour s'assurer que les juristes extérieurs à la CPI qui exercent devant elle sont suffisamment qualifiés pour que toute personne concernée par une procédure portée devant la Cour bénéficie d'une représentation légale de qualité.

À ce jour, les femmes demeurent sous-représentées dans la liste des conseils de la CPI. Si aujourd'hui elles représentent 47,6 % des 63 personnes inscrites sur la liste des personnes assistant un conseil, elles ne constituent que 18,2 % des 335 personnes inscrites sur la liste des conseils. La CPI estime nécessaire d'accroître en particulier le nombre de femmes conseils originaires d'Afrique, notamment de pays dans lesquels la Cour enquête. Actuellement, moins de 4 % des conseils inscrits sur la liste de la CPI sont des femmes africaines.

Selon Mark Ellis, directeur exécutif d'IBA, « la sous-représentation des femmes sur la liste des conseils de la CPI est regrettable et il faut y remédier sans délai. IBA soutient pleinement tous les efforts déployés par la Cour pour encourager plus de femmes à demander à figurer sur cette liste car les avocates jouent un rôle essentiel dans la mise en place d'une représentation efficace et paritaire à la Cour ».

Au cours d'une campagne d'information intensive, la CPI et IBA organiseront des manifestations spéciales et distribueront des kits d'information complets, principalement par l'intermédiaire des barreaux nationaux d'un certain nombre de pays africains et européens.