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Tchad et Centrafrique : Ban recommande de proroger d'un an le mandat de la MINURCAT

Tchad et Centrafrique : Ban recommande de proroger d'un an le mandat de la MINURCAT

Des casques bleus de la MINURCAT.
Alors qu'une amélioration a été constatée dans la zone frontalière entre le Tchad et le Soudan, l'instabilité continue à régner à la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine, souligne dans un rapport publié mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui recommande au Conseil de sécurité de proroger pour un an le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).

Alors qu'une amélioration a été constatée dans la zone frontalière entre le Tchad et le Soudan, l'instabilité continue à régner à la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine, souligne dans un rapport publié mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui recommande au Conseil de sécurité de proroger pour un an le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).

« Je recommande au Conseil de sécurité d'approuver pour la MINURCAT un mandat révisé d'une durée d'un an », écrit M. Ban. « Le nouveau mandat proposé, fruit du dernier cycle de discussions entre l'ONU et le gouvernement tchadien, vise à consolider et préserver les progrès évoqués dans ce rapport, tout en facilitant un retrait progressif et par étapes de la composante militaire de la MINURCAT », ajoute-il.

Le mandat actuel de la MINURCAT prend fin le 15 mai 2010. Le gouvernement tchadien a récemment plusieurs fois réitéré son souhait de voir la composante militaire de la Mission se retirer pour qu'il puisse assumer pleinement la sécurité et de la protection des civils.

Sous réserve de la décision du Conseil de sécurité, à compter du 16 mai, l'effectif de la composante militaire de la Mission au Tchad [actuellement 3.300 militaires sur les 4.900 autorisés en vertu de la résolution 1861 (2009)] sera ramené à 1.400 militaires et 500 éléments de soutien. En conséquence, il faudra retirer environ 1.400 militaires. La MINURCAT, avec l'appui du gouvernement tchadien, assurera le retrait de ces 1.400 militaires avant le 15 juillet 2010. Les 1.900 militaires restants demeureront au Tchad jusqu'au 15 octobre 2010, date à laquelle ils cesseront toutes les opérations et commenceront leur retrait final, sous réserve de l'approbation du Conseil de sécurité, écrit M. Ban.

Le Secrétaire général appelle le Conseil de sécurité de l'ONU, s'il décide de donner un nouveau mandat à la MINURCAT, à adopter « une stratégie de retrait par étapes qui permettra à celle-ci d'opérer progressivement sa transition » et qui facilitera « la mise en place d'un régime de sécurité renforcé pour le personnel des Nations Unies avant que les éléments militaires de la MINURCAT n'entament la dernière phase de leur retrait en octobre 2010 ».

Le rapport indique que les relations entre les gouvernements tchadien et soudanais se sont sensiblement améliorées ces derniers mois. Les deux gouvernements ont signé un accord de normalisation de leurs relations à N'Djamena le 15 janvier 2010. Ils ont convenu « de mettre un terme à toute action hostile de groupes rebelles contre leurs territoires respectifs et d'œuvrer au désarmement de ces groupes ».

Conformément à cet accord, ils ont déployé le long de leur frontière commune une Force mixte et d'observation de 3.000 hommes « qui est chargée d'interdire toute forme d'incursion hostile à l'une des parties et de mettre un terme aux activités criminelles d'éléments armés ». Les deux pays ont également facilité des pourparlers avec leurs groupes rebelles respectifs.

Cependant, la situation reste instable dans la zone transfrontalière entre le Tchad et la République centrafricaine, indique le rapport. Au moins trois milices centrafricaines restent présentes dans la zone d'opérations de la MINURCAT et aux alentours – l'Union des forces pour la démocratie et le rassemblement (UFDR), l'Union des mouvements démocratiques et républicains (UMDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP).

À ces milices s'ajoutent des bandits venus de plusieurs États voisins. L'absence de l'État dans le nord-est de la République centrafricaine fait craindre que cette région où convergent trois frontières ne serve de sanctuaire à des groupes armés centrafricains et étrangers, s'inquiète M. Ban.

Le document fait état d'au moins 500.000 personnes qui ont besoin d'une assistance humanitaire dans l'est du Tchad. Environ 70 organismes humanitaires apportent une aide à 249.242 réfugiés soudanais installés dans 12 camps le long de la frontière avec le Soudan, à plus de 62.019 réfugiés centrafricains installés dans 13 camps dans le sud du Tchad, à environ 168.000 déplacés répartis sur 38 sites dans l'est du Tchad, et à environ 150.000 membres des communautés locales accueillant ces réfugiés et déplacés. Dans le nord-est de la République centrafricaine, on compte environ 3.500 réfugiés soudanais près de Sam Ouandja, dans la zone d'opérations de la MINURCAT.

On estime que plus de 2 millions de personnes sont en danger d'insécurité alimentaire dans le pays. L'appel de fonds humanitaire de 2010 pour le Tchad, qui cherche à mobiliser 458 millions de dollars pour financer des secours d'urgence a atteint 38 % de son objectif, indique M. Ban.