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Asha-Rose Migiro : Il faut aider Haïti à éduquer ses enfants

Asha-Rose Migiro : Il faut aider Haïti à éduquer ses enfants

La Vice Secrétaire général Asha-Rose Migiro lors d'une visite en Haïti.
L'éducation doit être l'une des priorités de la communauté internationale pour aider Haïti à se « réinventer » après le tremblement de terre meurtrier et dévastateur du 12 janvier, estime la Vice Secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro, qui a effectué récemment une visite dans ce pays des Caraïbes.

« A la conférence des donateurs organisée à New York le mois dernier, la communauté internationale a mobilisé près de 10 milliards de dollars pour Haïti. Cette somme énorme doit aider à financer une 'réinvention' complète de ce pays, à le 'reconstruire en mieux', selon l'expression employée par le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. L'éducation est appelée à jouer un rôle majeur dans cette réinvention », écrit Mme Migiro, dans une tribune publiée dans le journal mexicain El Sol de Mexico.

En collaboration avec le gouvernement haïtien et d'autres partenaires, l'ONU prévoit de lancer un mouvement national pour l'éducation en Haïti. Son objectif est de favoriser la scolarisation de tous les enfants et adolescents du pays. « Haïti a besoin de notre solidarité », estime la Vice Secrétaire général.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), travaillant en étroite collaboration avec le gouvernement et les organisations humanitaires internationales, s'est efforcée de rouvrir les écoles le plus rapidement possible, rappelle-t-elle.

Selon Asha-Rose Migiro, « le défi est colossal ». Même avant le tremblement de terre, le taux d'analphabétisme d'Haïti était l'un des plus élevés de l'hémisphère occidental et ses taux de scolarisation se situaient parmi les plus bas. Deux adultes sur cinq ne savaient pas lire et moins de la moitié des enfants en âge de fréquenter l'école primaire étaient scolarisés. Pour l'école secondaire, les chiffres étaient encore plus désolants : moins de 2% des enfants décrochaient le baccalauréat.

Le gouvernement haïtien n'a qu'un contrôle limité sur la situation. La grande majorité des établissements scolaires du pays appartiennent à des intérêts privés. Entre 10% et 15% d'entre eux seulement appartiennent à l'Etat, qui n'est guère en mesure d'imposer ou de faire respecter ses normes.

« Haïti ne pourra se développer que dans la mesure où nous l'aiderons à éduquer ses enfants. Et de cela nul n'est plus convaincu que les Haïtiens eux-mêmes malgré leurs difficultés actuelles », écrit Mme Migiro.

« L'école est la voie qui mène à un travail décent, et ceci plus encore dans un pays comme Haïti où le taux de chômage est élevé et où les emplois sont rares », ajoute-t-elle. « A cela s'ajoute une considération plus immédiate. Au lendemain d'une catastrophe, l'école fait plus qu'enseigner. Elle donne aux enfants l'impression d'un retour à la normale au milieu du chaos qui les environne. C'est un havre de paix et un sanctuaire. Et, surtout, c'est une source d'espoir pour l'avenir. »