Afghanistan : L'ONU condamne une attaque contre un bus qui a tué cinq démineurs
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Staffan de Mistura, a condamné l'attaque le 11 avril contre un bus transportant des démineurs qui a fait cinq tués et 16 blessés, saluant « ces personnes courageuses qui se sont dévouées depuis des années à construire un Afghanistan plus sûr pour tous ».
Les démineurs se rendaient sur leur lieu de travail dans le district de Daman dans la province de Kandahar, quand leur bus a heurté un engin explosif au bord de la route.
« Les mines figurent parmi les problèmes les plus graves auxquels la population afghane est confrontée depuis plus de 30 ans », a-t-il souligné. « De nombreux innocents ont perdu la vie ou un membre dans des incidents impliquant des mines ou des engins non explosés ».
Depuis 1988, plus de 15.000 champs de mines ou de bataille ont été nettoyés dans le pays. « L'action anti-mines est une activité humanitaire neutre qui crée une terre plus sûre pour tous les Afghans, quelles que soient leur ethnicité ou leur affiliation politique », a insisté Staffan de Mistura, appelant toutes les parties à respecter ce travail qui sauve des vies et la neutralité de ceux qui le font.
Par ailleurs, le Représentant spécial a exprimé sa profonde tristesse après un nouvel incident dans lequel quatre civils ont été tués lundi dans la province de Kandahar, qui fait suite à d'autres pertes civiles, « une tendance inquiétante ».
« Tous les efforts doivent être faits pour que cette tendance soit inversée », a-t-il insisté, et « toutes les parties doivent prendre toutes les mesures de précaution possibles pour faire la différence entre les civils et les combattants ».
Enfin, le Représentant spécial a demandé aux autorités afghanes de procéder à une enquête rapide concernant trois travailleurs de santé de nationalité italienne et six de leurs collègues afghans de l'organisation non gouvernementale Emergency arrêtés le 10 avril dans la province de Helmand après la découverte d'armes dans l'hôpital où ils opéraient.
« J'ai bon espoir que ces arrestations sont dues à un profond malentendu », a-t-il déclaré, rappelant que « les humanitaires dans des régions comme Helmand risquent leurs vies pour soigner tous ceux qui ont besoin d'aide ».
L'hôpital en question est la seule structure de la province disposant d'une unité de chirurgie traumatique dans une région extrêmement instable.
La Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a demandé à la Commission nationale indépendante des droits de l'homme et au Bureau de la coordination humanitaire de l'ONU de surveiller l'évolution de la situation pour les Italiens, afin que ces derniers reçoivent l'assistance juridique adéquate et des visites de leur ambassade.