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Yémen : Les déplacés menacés par le manque de financements humanitaires

Des déplacés dans le camp d'al-Hamraa, dans la province d'Amran, au Yémen.
Des déplacés dans le camp d'al-Hamraa, dans la province d'Amran, au Yémen.

Yémen : Les déplacés menacés par le manque de financements humanitaires

Le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme des personnes déplacées, Walter Kaelin, a insisté sur les dangers que font peser le manque de financements humanitaires à des centaines de milliers de personnes déplacées par les conflits au Yémen.

« Les déplacés, par la nature même de leurs déplacements, et surtout ceux qui ont été confrontés plusieurs fois à cette situation, n'ont plus les moyens de s'adapter », a-t-il déclaré après une visite dans le pays.

« Une réduction importante de l'assistance humanitaire ne causerait pas seulement une grave crise qui touchera à leurs droits à la nourriture, à la santé et à un abri adéquat, il existe également un risque important qu'elle déclenche une nouvelle période d'instabilité dans une situation où la paix est déjà très fragile », a-t-il averti.

Certaines agences humanitaires ont annoncé que faute de nouveaux fonds, elles seraient obligées d'interrompre certaines opérations au Yémen dans les prochains mois. « Les conséquences d'un tel retrait seraient graves », a insisté Walter Kaelin.

Malgré un cessez-le-feu le 11 février dernier entre le gouvernement du Yémen et Al-Houthi, le pays compte toujours plus de 250.000 déplacés, dont la majorité vit hors des camps dans des sites dispersés, parfois à l'insu des communautés. L'inaccessibilité à certains districts des gouvernorats de Sa'ada, Al Jawf et Amran empêche les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de tous les atteindre.

En outre, le cessez-le-feu n'a pas encore permis une paix durable dans le nord du pays, déchiré par les conflits, les conditions de sécurité y restant très précaires en raison de la présence de mines et d'autres engins explosifs, ainsi que d'un manque de confiance de la population en la pérennité de la paix.

« La majorité des déplacés ne sera pas en mesure de rentrer chez eux dans un futur proche et personne ne doit être encouragé ou forcé au retour en raison d'un manque d'assistance humanitaire, alors que la sécurité n'est pas assurée », a souligné le Représentant spécial.

« La décision du retour doit être véritablement volontaire », a-t-il insisté après deux visites de terrain dans les camps d'Al-Mazrak et sur des campements dispersés à Amran, où des déplacés vivent hors des camps.

Walter Kaelin a appelé les parties au conflit dans le pays à mettre en oeuvre les dispositions du cessez-le-feu et à travailler ensemble à garantir la sécurité des déplacés ainsi que l'accès pour les humanitaires.