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Haïti : L'UNESCO participe à la définition d'un programme scolaire d'urgence

Haïti : L'UNESCO participe à la définition d'un programme scolaire d'urgence

Des enfants haïtiens.
Alors que la rentrée des classes a débuté dans certaines zones en Haïti, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) apporte son soutien à la mise en place d'un programme scolaire spécial défini par les autorités haïtiennes qui inclut une aide psychosociale aux enfants et aux enseignants traumatisés par le séisme meurtrier du 12 janvier.

Alors que la rentrée des classes a débuté dans certaines zones en Haïti, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) apporte son soutien à la mise en place d'un programme scolaire spécial défini par les autorités haïtiennes qui inclut une aide psychosociale aux enfants et aux enseignants traumatisés par le séisme meurtrier du 12 janvier.

« Il s'agit de mettre d'avantage l'accent sur des objectifs essentiels », explique le directeur de l'enseignement secondaire au ministère haïtien de l'éducation, Jackson Pleteau. « Pour cela, nous avons défini un socle de connaissances que les enfants doivent maîtriser pour passer d'une classe à l'autre. Nous envisageons aussi d'introduire certaines parties de l'enseignement l'année prochaine en classe supérieure ».

Ce programme concernera 600.000 élèves des niveaux primaire et secondaire. L'instruction reprendra par étapes en commençant par des activités « psychosociales », telles que le chant, la danse et l'expression créative pour aider les enfants à faire face à la tension extrême qu'ils ont subie à la suite du tremblement de terre. Ils recevront un enseignement sur le phénomène des séismes, avant de reprendre l'apprentissage classique.

Le ministère prévoit un programme condensé en 18 semaines afin de valider l'année scolaire qui s'achèvera en août. Ce programme adapté sera mis en ligne par l'UNESCO afin qu'il soit disponible pour tous les enseignants en Haïti.

Cette rentrée ne concerne cependant qu'un nombre limité d'établissements et seulement un petit nombre d'enfants ont effectivement repris le chemin de l'école.

La plupart des établissements qui se sont effondrés nécessitent encore d'importants travaux de déblaiement et l'installation de tentes avant de pouvoir accueillir leurs élèves en toute sécurité.

« Nous comptons reprendre les activités de l'école au cours du mois d'avril parce que le déblaiement va commencer dans deux jours », explique Astrid Rouchon, directrice de l'école Thérèse-Rouchon qui a été complètement détruite. « Il va être effectué par le ministère de l'Education nationale qui va aussi nous fournir du matériel et installer des tentes ».

D'autres écoles ont déjà bénéficiés d'un déblaiement rapide et pourront rapidement reprendre l'enseignement. C'est le cas de l'institution Sainte-Marie-des-Anges. Afin de pouvoir accueillir ses élèves le premier jour de la rentrée, le directeur, le pasteur Franck Petit, a fait bâtir un grand hangar sous lequel ont été installées les classes.

La rentrée ne s'est pas faite sans difficultés, reconnaît pourtant le directeur : « Les enfants ont eu des réactions différentes, certains étaient en pleurs et ne voulaient pas entrer car ils avaient peur de mourir sous le béton. Il a fallu leur expliquer patiemment que nous avions des classes en bois ».

« Pendant que nous faisions la montée du drapeau ce matin, plusieurs pleuraient, peut-être la mort d'un parent, d'une mère, d'une sœur, nous ne savons pas. C'est très dur, à la fois pour les élèves et pour les professeurs », a dit le directeur de l'école.

Dans l'ensemble du pays, le séisme a tué environ 38.000 écoliers et étudiants ainsi que 1.300 enseignants et personnels de l'éducation. Le ministère de l'Education nationale a été détruit, ainsi que 4.000 écoles, soit près de 80 % des établissements scolaires de la région de Port-au-Prince.

La semaine dernière, près de 10 de milliards de dollars ont été promis par les bailleurs de fonds à la Conférence pour Haïti qui s'est déroulée au siège des Nations Unies à New York pour aider à la reconstruction et au relèvement du pays.