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Myanmar : Pas d'évolution sur la libération de prisonniers politiques avant les élections

Myanmar : Pas d'évolution sur la libération de prisonniers politiques avant les élections

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Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Tomás Ojea Quintana, a déclaré aujourd'hui qu'il n'y avait aucune indication que le gouvernement soit disposé à libérer les prisonniers politiques avant les élections nationales prévues au plus tard cette année.

« Le processus menant à l'organisation des élections devrait représenter une opportunité importante pour le gouvernement du Myanmar pour résoudre une série de questions relatives aux droits de l'homme et engager les réformes nécessaires à l'édification d'institutions démocratiques », a-t-il déclaré devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, où il présentait son rapport après une visite officielle dans le pays en février.

« Je crains que cette opportunité ne soit pas saisie », a-t-il confié, ajoutant qu'il ne revenait pas de cette visite avec un « sens évident du progrès » depuis sa précédente visite en août 2008.

Tomás Ojea Quintana avait déclaré avant sa visite que les élections devaient être équitables et transparentes, que la liberté d'expression, de circulation et d'association devait être garantie dans le pays, et que tous les prisonniers de conscience devaient être libérés avant le scrutin afin que ce dernier puisse être aussi inclusif que possible.

« Sans une participation pleine, notamment des quelque 2.100 prisonniers de conscience, et un environnement qui permette aux individus et aux partis de prendre part aux activités électorales, les élections ne peuvent pas être crédibles », a-t-il déclaré devant le Conseil.

M. Quintana a également déclaré que le gouvernement avait raté une occasion de prouver son attachement à la tenue d'élections inclusives en prolongeant la détention de l'opposante Aung San Suu Kyi.

Sa demande de rencontrer Mme Suu Kyi lors de sa visite a été rejetée. « Je la considère comme une prisonnière d'opinion et réitère mon appel pour sa libération, sans délai », a-t-il dit.

« On trouve toujours le même nombre de prisonniers de conscience dans les prisons du pays, tandis que de nouvelles arrestations et les condamnations se poursuivent, bien qu'il y ait eu quelques libérations », a-t-il ajouté.

Indiquant que les défis en matière de droits de l'homme auxquels le gouvernement doit faire face sont « énormes », il a estimé qu'il était maintenant temps pour le gouvernement du Myanmar d'assumer ses responsabilités.

« Et c'est aussi maintenant que la communauté internationale doit envisager des mesures supplémentaires pour assurer la responsabilisation et aider les autorités du Myanmar à s'acquitter de leurs obligations », a estimé l'expert indépendant.