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Les disparitions forcées ne sont pas une pratique du passé, selon des experts

Les disparitions forcées ne sont pas une pratique du passé, selon des experts

Le Conseil des droits de l'homme à Genève.
A l'occasion du trentième anniversaire de la création du Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires, son Président, Jeremy Sarkin, a souligné vendredi que les disparitions forcées restaient l'une des pires violations des droits de l'homme jamais perpétrées.

«Bien que beaucoup de gens pense que c'est une pratique qui appartient au passé, elle est devenue un problème mondial qui touche tous les continents du monde », a prévenu M. Sarkin dans un communiqué publié à Genève.

« Autrefois principalement perpétrée par des dictatures militaires, les disparitions forcées sont aujourd'hui une réalité dans des situations complexes de conflit interne, notamment comme moyen de répression des opposants politiques », a-t-il expliqué.

L'expert en droits de l'homme s'est déclaré particulièrement préoccupé par l'impunité généralisée qui continue concernant nombre de disparitions forcées. Il a également attiré l'attention sur le harcèlement constant des défenseurs des droits de l'homme, des proches des victimes, des témoins et des avocats qui s'occupent de certains cas.

M. Sarkin a indiqué que depuis sa création le 29 février 1980, le Groupe de travail avait traité plus de 50.000 cas dans plus de 80 pays. Toutefois, les disparitions forcées sont encore gravement sous-estimées en raison d'un manque de connaissance et d'accès au système international des droits de l'homme et des obstacles et entraves pour les familles des victimes qui cherchent à obtenir réparation pour ce crime horrible.

Le Groupe de travail invite instamment les États à «prendre toutes les mesures possibles pour prévenir et éradiquer cette pratique odieuse et traduire en justice tous ceux qui sont soupçonnés d'être responsables du crime de disparitions forcées».

Le groupe d'experts des droits de l'homme invite également les États à « s'abstenir de tout acte d'intimidation ou de représailles contre les personnes qui contribuent à l'élimination des disparitions forcées, et à lutter contre l'impunité ».

«Les Nations Unies pourraient également remplir leur rôle en adoptant le 30 août comme Journée internationale des disparus », a dit M. Sarkin

Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires a été créé par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies en 1980 pour aider des familles de disparus. Il s'efforce d'établir une communication entre les familles et les gouvernements concernés et de veiller à ce que les cas individuels soient examinés. Il continue de traiter les cas de disparitions jusqu'à ce qu'ils soient résolus.

Outre Jeremy Sarkin, expert sud-africain, le Groupe est composé du mexicain Santiago Corcuera, du croate Darko Göttlicher, du français Olivier de Frouville et du libanais Osman El –Hajjé.