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L'UNESCO jette les fondations d'un Comité de coordination pour la culture haïtienne

L'UNESCO jette les fondations d'un Comité de coordination pour la culture haïtienne

Le séisme du 12 janvier 2010 a causé d'énormes dégâts en Haïti.
L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a jeté mardi les fondations d'un Comité international de coordination (CIC) pour la culture haïtienne, lors d'une réunion à Paris.

L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a jeté mardi les fondations d'un Comité international de coordination (CIC) pour la culture haïtienne, lors d'une réunion à Paris.

« Il s'agira de définir les modalités d'action qui permettront à l'UNESCO de contribuer à la préparation et la mise en place d'un programme d'ensemble en faveur de la culture haïtienne, en tirant parti des vastes capacités de la communauté culturelle de votre pays, qui a déjà mobilisé ses efforts, et en faisant également appel aux experts de renommée internationale », a déclaré la Directrice générale de l'Organisation, Irina Bokova, à l'intention de la Ministre haïtienne de la Culture et de la Communication, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue

La création formelle de ce Comité, similaire à d'autres lancés par l'UNESCO, notamment pour le Cambodge, l'Afghanistan ou l'Iraq, dépend d'une approbation finale du Conseil exécutif de l'Organisation qui se tiendra pendant la première quinzaine d'avril.

Après avoir rappelé que le séisme du 12 janvier avait fait 230.000 morts et un demi-million de déplacés, la ministre haïtienne de la Culture a souligné que son pays venait de perdre « plus de cent ans d'architecture ». L'objet de cette réunion, a-t-elle ajouté, est de parvenir à « monter ce programme visant à l'inventaire, à la préservation et à la réhabilitation de toutes les valeurs et les traces liées au patrimoine haïtien ».

L'UNESCO apportera un appui institutionnel immédiat au Ministère haïtien de la Culture pour réaliser de toute urgence l'inventaire des sites et collections à protéger, et de les mettre à l'abri. Est aussi envisagée la création d'un fonds permettant de soutenir les artistes afin qu'ils puissent poursuivre leur travail de création.

La délégation haïtienne a rappelé que la totalité des édifices emblématiques de Port-au-Prince avaient été endommagés, en particulier la cathédrale, le Palais national, le palais de justice, la caserne Dessalines, le lycée Alexandre Pétion, les églises de la Trinité, de Sainte-Anne et de Saint-Joseph, les ministères de la Justice et de la Culture ou l'école Saint-Louis de Gonzague.

Jacmel figure parmi les autres localités endommagées par le séisme. Inscrite sur la « Liste indicative » soumise par Haïti en vue d'une inscription au Patrimoine mondial de l'UNESCO, elle a subi des dommages considérables, particulièrement la basse-ville qui s'est développée au XIXe siècle.

A Léogâne, localité proche de l'épicentre, les dégâts sont aussi considérables même si les maisons coloniales en bois sont à peu près intactes. L'Institut de sauvegarde du Patrimoine national (ISPAN) n'a pas encore été en mesure d'effectuer un inventaire détaillé des dommages subis par cette ville.

En outre, de nombreux musées et galeries d'art, aussi bien publics que privés, des bibliothèques, les archives ont été détruits et risquent d'être pillés. Irina Bokova a écrit le 27 janvier au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour lui demander de faire en sorte que des mesures de protection soient mises en place afin « d'assurer, autant que possible, la sécurité immédiate des sites où se trouvent ces œuvres d'art ».

La Directrice générale de l'UNESCO se rendra en Haïti le 9 mars prochain afin d'examiner avec les autorités de Port-au-Prince la mise en place de l'assistance de l'UNESCO, non seulement dans le domaine culturel mais aussi éducatif et scientifique.