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A Londres, Ban appelle l'Afghanistan à prendre son avenir en main

A Londres, Ban appelle l'Afghanistan à prendre son avenir en main

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à droite) avec le Président afghan Hamid Karzaï à la conférence de Londres le 28 janvier 2010.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souhaité jeudi lors d'une conférence internationale à Londres sur l'Afghanistan que les dirigeants de ce pays définissent une « stratégie politique cohérente » dans le cadre d'une relation redéfinie avec la communauté internationale et d'un leadership national renforcé.

« Nos relations avec le gouvernement afghan doivent être bâties sur un transfert graduel mais solide des responsabilités et de l'autorité vers les institutions afghanes », a-t-il déclaré lors de cette Conférence qui réunit notamment le Président afghan Hamid Karzaï et le Premier ministre britannique, Gordon Brown.

« Pour parvenir à ce résultat, le gouvernement afghan et la population afghane doivent prendre les devants pour déterminer comment traduire les engagements en réalité », a-t-il insisté.

Ban Ki-moon, qui a évoqué avec le Président Karzai le rôle de coordination de l'ONU dans l'assistance civile, a reconnu qu'il s'agissait d' « une période extrêmement difficile pour l'Afghanistan et pour l'engagement international pour la paix, la sécurité et le développement du pays, face à un processus de relèvement et de construction des institutions long et complexe ».

« Ce processus doit être inclusif, englobant toutes les parties afghanes. Il doit renforcer la gouvernance et répondre aux besoins de base de la population afghane. Il doit respecter les droits de l'homme et doit favoriser un environnement propice à la justice et à la responsabilité, un environnement où la corruption ne peut pas prospérer », a-t-il préconisé.

Qualifiant la corruption d' « attaque contre l'intégrité de l'Etat et le bien-être de la population, », il a estimé que les Afghans souffraient depuis trop longtemps de la culture de l'impunité et de l'absence de l'état de droit.

Concernant l'engagement de la communauté internationale pour les besoins des Afghans, il a estimé que l'insécurité demeurait le principal obstacle à surmonter. L'année dernière, trois fois plus de morts civiles ont été attribuées à des éléments anti-gouvernementaux qu'aux forces pro-gouvernementales, mais « tous les acteurs armés, sans exception, doivent protéger et non blesser la population civile ».

Malgré un environnement sécuritaire de plus en plus complexe, la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) reste de son côté engagée, avec ses autres partenaires de l'ONU, et aussi longtemps que nécessaire, à la poursuite de la paix et de la prospérité de la population afghane, a aussi déclaré le Secrétaire général.

Ban Ki-moon a enfin rendu un hommage appuyé à Kai Eide, son Représentant spécial en Afghanistan, qui sera remplacé dans ses fonctions par le Suédois Staffan de Mistura à compter du 1er mars.