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Guinée : Ban encouragé par l'engagement à revenir à l'ordre constitutionnel

Guinée : Ban encouragé par l'engagement à revenir à l'ordre constitutionnel

Un portrait du Président de Guinée, Moussa Dadis Camara, à Conakry.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est encouragé par les derniers développements politiques en Guinée, en particulier l'engagement pris par le chef d'Etat par intérim, le général Sekouba Konaté, pour un retour à l'ordre constitutionnel.

M. Ban « note avec satisfaction l'invitation faite à l'opposition de proposer un Premier ministre de consensus, ainsi que les garanties présentées pour la sécurité de tous les Guinéens, y compris celle des responsables politiques du pays », a dit son porte-parole, Martin Nesirky, dans un communiqué publié lundi soir.

« Le Secrétaire général réitère l'engagement des Nations Unies et de la communauté internationale à accompagner la Guinée vers une restauration rapide de l'ordre constitutionnel d'une manière pacifique et consensuelle. Les Nations Unies continueront à travailler avec l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afriques de l'Ouest (CEDEAO) et les autres partenaires pour atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général « appelle les autorités militaires et le gouvernement à honorer leurs engagements antérieurs de ne pas se présenter aux prochaines élections. Il appelle tous les acteurs politiques à travailler ensemble afin de trouver des solutions durables aux défis auxquels fait face le pays », souligne le communiqué.

Dans le cadre d’un exposé général sur la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest devant le Conseil de sécurité mardi, le Représentant spécial du Secrétaire général pour cette région, Saïd Djinnit, a estimé de son côté que « cette approche consensuelle du dirigeant par intérim de la junte, combinée aux recommandations de la Commission d’enquête internationale chargée d’établir les faits et les circonstances des événements du 28 septembre 2009, fournit une nouvelle chance qui doit être saisie par toutes les parties prenantes de remettre sur les rails le processus de réconciliation et de paix ».

Le 28 septembre dernier, un meeting pacifique de l’opposition à la junte a été sauvagement réprimé par l’armée. Le nombre des victimes a été estimé à 150 morts, ce carnage s’étant accompagné de nombreux viols et d’actes de barbarie.

Le mois dernier, le Président Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir après un coup d'Etat en décembre 2008 à la suite de la mort du Président Lansana Conté, a été victime d'une tentative d'assassinat et a été transporté au Maroc pour se faire soigner.

M. Djinnit a mis en garde contre le risque de laisser dégénérer la crise guinéenne, celle-ci pouvant déborder sur ses voisins. « La marche vers la démocratie et le règne du droit a fait des pas de géants ces dernières années » en Afrique de l’ouest, a-t-il noté, tout en avertissant que les institutions démocratiques des pays de la sous-région demeuraient faibles et instables. Il a rappelé que la Guinée avait des frontières avec tous les pays où l’ONU a déployé des missions de maintien de la paix.

« En renforçant ses institutions politiques et en proposant de meilleures opportunités de développement, l’Afrique de l’Ouest devrait pouvoir améliorer la qualité de vie de la majorité de sa population et, ce faisant, atténuer la violence qui découle des frustrations et des tensions sociales », a souligné M. Djinnit.