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Copenhague : le président de l'Assemblée générale à la fois critique et optimiste

Copenhague : le président de l'Assemblée générale à la fois critique et optimiste

Le Président élu de l'Assemblée générale, Ali Abdussalam Treki.
Le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Ali Abdussalam Treki, a estimé mardi que le point de vue de nombreux pays en développement n'avait pas été suffisamment pris en considération à la Conférence sur les changements climatiques de Copenhague.

M. Treki, qui dressait devant la presse un premier bilan des travaux de l'actuelle 64e session de l'Assemblée générale, a toutefois affirmé qu'il fallait savoir avoir des attentes réalistes. Il a invité à considérer les aspects positifs de Copenhague, comme le fait qu'un accord, même juridiquement non contraignant, ait été conclu. Ce qui a été entamé à Copenhague sera poursuivi l'an prochain à Mexico, a-t-il observé, en souhaitant que l'ONU s'implique plus fortement dans l'avenir.

Interrogé sur le bilan de l'administration Obama en matière de multilatéralisme, M. Treki a salué l'entrée des États-Unis au Conseil des droits de l'homme et le discours prononcé par le Président américain lors du débat général de l'Assemblée en septembre. Il a noté la « spécificité » du système politique américain, où la Maison Blanche devait avoir le soutien, budgétaire en particulier, du Congrès. Il a indiqué avoir invité certains de ses élus à se rendre aux Nations Unies pour y rencontrer des représentants des pays membres afin de prendre la pleine mesure de l'importance de l'Organisation et de la nécessité d'appuyer son action.

Commentant un des « temps forts » de cette session, à savoir le débat autour du « rapport Goldstone », qui fait état de violations des droits de l'homme par les parties au conflit à Gaza fin 2008-début 2009, M. Treki s'est félicité de l'adoption d'une résolution par la plénière de l'Assemblée générale. Celle-ci demande aux autorités israéliennes et palestiniennes de mener des enquêtes indépendantes et au Secrétaire général d'en transmettre les conclusions au Conseil de sécurité.

M. Treki a indiqué que depuis septembre, l'Assemblée générale avait entériné au total 226 résolutions et 57 décisions. Parmi ses six commissions, seule la Cinquième chargée des questions administratives et budgétaires n'a pas encore conclu ses travaux. M. Treki s'est déclaré optimiste sur le bouclage du budget des Nations Unies par celle-ci.

Au nombre des réalisations de cette session, le Président a cité la poursuite des débats sur la revitalisation de l'Assemblée générale et sur la réforme du Conseil de sécurité. En ce qui concerne l'élargissement et la représentativité du Conseil, « je vois d'après mes contacts que les uns et les autres sont d'avis que la situation africaine doit être corrigée et que l'Afrique devrait être représentée » de manière permanente au Conseil de sécurité, a-t-il dit.

M. Treki s'est déclaré satisfait du caractère « démocratique » des discussions qui ont rythmé les travaux de l'Assemblée générale, et de la participation des pays africains. Il s'est également félicité de la tenue, à l'extérieur du Siège des Nations Unies, des trois manifestations de haut niveau qu'ont été, outre Copenhague, le Sommet sur la sécurité alimentaire de Rome et la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud de Nairobi.