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Darfour : Ban appelle Al-Bachir après deux attaques contre la MINUAD

Darfour : Ban appelle Al-Bachir après deux attaques contre la MINUAD

Des casques bleus de la MINUAD.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé dimanche le Président du Soudan, Omar Al-Bachir, face à la détérioration de la situation sécuritaire au Darfour, après deux embuscades au cours desquelles cinq casques bleus ont trouvé la mort et cinq autres ont été blessés.

Lors de cette conversation téléphonique, il a également pressé le chef de l'Etat soudanais de faire le maximum pour obtenir la libération de deux membres de l'Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) retenus en otage depuis cent jours, l'un d'entre eux étant gravement malade, a indiqué lundi le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky.

Le porte-parole a précisé que le Secrétaire général avait exigé que les auteurs des attaques, survenues vendredi et samedi, soient appréhendés et traduits en justice. L'une des deux attaques s'est produite à 300 mètres seulement d'un poste de contrôle soudanais et à deux kilomètres d'un camp de la MINUAD. Le président Al-Bachir a assuré M. Ban qu'il avait donné des instructions pour que les auteurs des attaques soient arrêtés. Il a aussi affirmé que tout était fait pour obtenir la libération des deux otages enlevés le 29 août dernier.

De son côté, le Conseil de sécurité a condamné « dans les termes les plus forts » les attaques contre les casques bleus les 4 et 5 décembre, dans une déclaration à la presse de la Présidence du Conseil publiée lundi. « Les membres du Conseil ont pris note des mesures déjà prises par le gouvernement du Soudan et l'ont encouragé à garantir que tous les auteurs soient rapidement identifiés et traduits en justice », ajoute la déclaration.

Depuis le début du déploiement de la MINUAD il y aura bientôt deux ans, 22 casques bleus ont été tués au Darfour. Dans son dernier rapport sur la MINUAD le mois dernier, M. Ban avait jugé la situation « extrêmement alarmante », en particulier les menaces grandissantes contre le personnel international, aussi bien civil que militaire. Il avait déploré en particulier les limites mises par les autorités aux déplacements de la Mission des Nations Unies. Cela ne contribue pas à stabiliser la situation, avait-il observé.

On estime qu'au moins 300.000 personnes ont perdu la vie et 2,7 millions ont été déplacées en près de sept ans de troubles dans cette région de l'ouest du pays où s'affrontent armée soudanaise et milice pro-gouvernementale d'une part et plusieurs groupes rebelles d'autre part. Depuis sa mise sur pied au début 2008, la MINUAD n'a pu déployer que 69% de ses effectifs. Ceux-ci manquent de matériels de base, en particulier de moyens de transport de troupes, d'un hôpital, d'une unité de reconnaissance aérienne et d'hélicoptères.