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Des progrès à faire pour dépister et traiter le VIH chez les enfants et les mères

Des progrès à faire pour dépister et traiter le VIH chez les enfants et les mères

Un agent de santé conseille des femmes sur les traitements du VIH/sida
Les efforts nationaux de lutte contre le sida, en particulier ceux déployés pour prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant, montrent des résultats positifs, mais nombre d'enfants touchés par le VIH et le sida continuent à avoir beaucoup de mal à faire satisfaire leurs besoins essentiels, affirme un rapport publié cette semaine par quatre institutions des Nations Unies.

Le rapport, intitulé Enfants et SIDA : quatrième bilan de la situation, 2009, est publié conjointement par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les données indiquent qu'il y a eu des progrès significatifs dans certains pays, tant dans le traitement pour éviter la transmission du virus de la mère à l'enfant que dans le dépistage du VIH chez les femmes enceintes. Un traitement de prévention de la transmission de la mère à l'enfant est désormais assuré à 95% des femmes qui en ont besoin au Botswana, 91% en Namibie et 73% en Afrique du Sud - tous des pays à forte prévalence du VIH. Le progrès est particulièrement manifeste en Afrique du Sud, où la couverture n'était que de 15% en 2004.

« Dans le monde, 45% des femmes enceintes séropositives reçoivent maintenant un traitement pour les empêcher de transmettre le VIH à leurs enfants, soit une augmentation de près de 200% par rapport à 2005, » a déclaré Ann M. Veneman, directrice générale de l'UNICEF. « Le défi consiste à faire passer à grande échelle le traitement dans des pays comme le Nigéria, où vivent 15% des femmes enceintes séropositives du monde. »

Actuellement, 10% seulement des femmes du Nigéria sont testées pour le VIH et 90% des femmes enceintes vivant avec le VIH n'ont pas accès à des traitements de prévention de la transmission à leurs enfants.

Les liens entre la pauvreté des ménages, la santé maternelle et infantile, et le VIH restent forts. Cependant les succès sont évidents lorsque les gouvernements se sont engagés vigoureusement à améliorer la santé de la mère et de l'enfant - notamment dans le domaine du dépistage et du traitement du VIH - et lorsque les tests et les traitements ont été incorporés dans les programmes de santé maternelle et infantile d'ensemble. Les progrès seront plus marqués si l'on s'attaque aux causes profondes de la vulnérabilité au VIH, notamment la pauvreté, l'inégalité entre les sexes et la violence sexuelle.

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'être complaisants, » a déclaré le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. « Dans beaucoup de pays à hauts revenus, le VIH pédiatrique a été pratiquement éliminé. Cela montre ce qu'il est possible de faire. Les nouvelles préconisations de l'OMS en matière de prévention de la transmission de la mère à l'enfant publiées aujourd'hui, offrent une occasion importante d'améliorer radicalement la santé des mères et des enfants à faibles revenus. »

Le traitement pédiatrique des enfants séropositifs dans le monde est certes encore en retard par rapport au traitement des adultes, mais il progresse et il est offert à 38% de ceux qui en ont besoin, une amélioration de près de 40% en un an seulement. Des preuves récentes indiquent que le diagnostic réalisé chez le nourrisson dans ses deux premiers mois de vie et l'initiation précoce du traitement antirétroviral (ARV) peuvent conduire à une réduction significative de la mortalité de l'enfant mais les données montrent que, dans le monde, 15% seulement des enfants nés de mères séropositives au VIH sont actuellement testés lors de leurs deux premiers mois de vie.

« Pour accroître le dépistage du VIH pour les mères et les enfants, nous avons besoin de nous attaquer aux barrières sociales, telles que la violence, la stigmatisation et la discrimination, et renforcer les systèmes de santé, » a déclaré Thoraya Ahmed Obaid, la directrice exécutive de l'UNFPA. « En offrant des services intégrés pour les soins de santé maternelle et infantile, la planification familiale et le dépistage du VIH, les conseils et le traitement, nous pouvons sauver et améliorer la vie de millions de femmes et d'enfants. »

La situation des enfants orphelins à cause du VIH et/ou séropositifs reste un souci majeur car, sur huit familles qui s'occupent d'enfants vulnérables et orphelins, une seule reçoit une aide extérieure, comme des soins médicaux, une assistance financière et un soutien pour l'éducation.

Les femmes et les filles âgées de 15 à 24 ans constituent un autre groupe particulièrement éprouvé. Les femmes et les filles de ce groupe d'âge en Afrique subsaharienne continuent de représenter près de 70% de toutes les nouvelles infections parmi les jeunes de la région. Le rapport suggère que pour freiner les moteurs de l'épidémie - notamment les violences sexuelles - il faut inclure les hommes et les garçons dans les interventions.

« Les enfants ont le droit de naître à l'abri du VIH, » a déclaré Michel Sidibé, directeur général de l'ONUSIDA. « Aucun coût n'est trop élevé lorsqu'il s'agit de sauver des mères et leurs bébés. Nous pouvons y arriver à condition de démultiplier nos efforts dans la lutte contre le sida ce qui renforcera également les soins de santé maternelle et infantile. »