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Sommet sur la sécurité alimentaire : Engagement renouvelé à vaincre la faim

Sommet sur la sécurité alimentaire : Engagement renouvelé à vaincre la faim

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Les leaders de la planète, réunis à Rome dans le cadre du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, ont adopté lundi une déclaration renouvelant leur engagement à prendre aussitôt que possible des mesures pour éliminer durablement la faim qui frappe plus d'un milliard d'êtres humains.

Ils ont également décidé d'inverser la tendance à la diminution des financements nationaux et internationaux consacrés à l'agriculture, de promouvoir de nouveaux investissements dans ce secteur, d'améliorer la gouvernance en matière d'alimentation et d'affronter de manière proactive les défis que pose le changement climatique en matière de sécurité alimentaire.

Dans son intervention, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié la crise alimentaire actuelle de “sonnette d'alarme pour demain ». Rien que ce lundi plus de 17.000 enfants mourront de faim, un toutes les cinq secondes, soit 6 millions par an, a-t-il dit.

Le Secrétaire général a jeûné pendant 24 heures ce week-end pour marquer sa solidarité avec les gens souffrant de la faim. « Ce n'était pas facile, mais pour beaucoup de gens, c'est une réalité quotidienne », a-t-il souligné.

Pour lutter contre ce fléau aggravé par le changement climatique et la croissance démographique, Ban Ki-moon a proposé d'accroître l'aide alimentaire mais aussi les investissements dans le développement agricole. Il a suggéré notamment la fourniture de semences permettant d'améliorer la productivité et un meilleur accès aux marchés pour les petits exploitants agricoles, notamment les femmes.

« Ces petits exploitants agricoles sont le cœur et l'âme de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté », a déclaré le Secrétaire général. « Nous devons résister au protectionnisme et mettre fin aux subventions qui faussent les marchés », a-t-il ajouté.

Il a souligné le lien entre les crises alimentaire et climatique. “Si les glaciers de l'Himalaya fondent, cela affectera les moyens d'existence et la survie de 300 millions de personnes en Chine et jusqu'à un milliard de personnes à travers l'Asie”, a-t-il dit.

Il a plaidé pour un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du Sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre. Lors d'une conférence de presse après son discours, M. Ban a déclaré qu'il restait optimiste : « Je me bats pour un véritable accord à Copenhague, un accord qui ouvre la voie à un traité contraignant sur le climat ».

Pour sa part, le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, a souligné la double nécessité de produire les denrées alimentaires là où vivent les pauvres et les affamés et de doper les investissements en agriculture dans ces mêmes régions. “Dans certains pays développés, 2 à 4% de la population sont capables de produire assez de denrées alimentaires pour nourrir le pays tout entier et même d'exporter, alors que dans la majorité des pays en développement, 60 à 80% de la population ne sont pas capables de subvenir aux besoins alimentaires du pays”, a-t-il dit.

La planète peut nourrir tous ses habitants à condition que les décisions prises soient respectées et que les ressources requises soient effectivement mobilisées, a encore déclaré le directeur général de la FAO, qui a renouvelé son appel pour une augmentation de la part de l'agriculture dans l'aide publique au développement, de plus grandes allocations budgétaires à l'agriculture dans les pays en développement, et des incitations aux investissements privés.

“Au cours des cinq dernières années, plusieurs pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie ont réussi à réduire sensiblement le nombre de personnes sous-alimentées sur leur territoire. Cela signifie que nous savons ce qu'il faut faire et selon quelles modalités pour vaincre la faim”, a-t-il affirmé.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a appelé les gens ordinaires à soutenir la campagne sur Internet intitulée « Milliard pour un milliard ». Cette campagne est destinée à créer un lien entre les « connectés » et les affamés et à montrer comment de petits dons peuvent faire une énorme différence.

« Le défi de nourrir un milliard de gens peut sembler énorme, mais vous pouvez maintenant remplir le bol d'un enfant affamé par un simple clic de souris », a dit la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran. « Si un milliard d'usagers de l'Internet donne un dollar, ou un euro par semaine, nous pouvons littéralement transformer la vie d'un milliard de gens à travers le monde ».

Le Secrétaire général de l'ONU s'est rendu au siège du PAM à Rome pour rendre hommage aux employés de l'agence des Nations Unies qui ont été tués récemment au Pakistan.

En marge du Sommet sur la sécurité alimentaire, M. Ban a également eu des entretiens bilatéraux dimanche avec les Présidents égyptien, libyen et tanzanien, et lundi avec les Présidents du Brésil, d'Italie et du Chili ainsi qu'avec un haut responsable chinois.