L'actualité mondiale Un regard humain

UNESCO : Il est urgent d'investir dans la diversité culturelle et le dialogue

UNESCO : Il est urgent d'investir dans la diversité culturelle et le dialogue

L'ancien directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura.
Les entreprises qui investissent dans la diversité culturelle, que ce soit au niveau de la gestion, des ressources humaines ou encore du marketing, peuvent en tirer un bénéfice économique, selon un rapport publié mardi par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Les entreprises qui investissent dans la diversité culturelle, que ce soit au niveau de la gestion, des ressources humaines ou encore du marketing, peuvent en tirer un bénéfice économique, selon un rapport publié mardi par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Ce rapport intitulé 'Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel' vise à devenir un outil de référence en matière de diversité culturelle. Trop souvent réduite à la protection du patrimoine en danger, la diversité culturelle est aussi le développement des compétences interculturelles, la recherche d'un antidote contre les manifestations de « repli identitaire », la voie vers de nouvelles formes de gouvernance, le levier d'un exercice effectif des droits de l'homme universellement reconnus et un moyen de réduire les déséquilibres du commerce mondial de la création.

Les industries des médias et de la culture représentent plus de 7% du PIB mondial et pèsent environ 1.300 milliards de dollars, soit environ deux fois les recettes du tourisme international, estimées à 680 milliards de dollars. Or, la part de l'Afrique dans le commerce mondial de la création demeure marginale – moins de 1% des exportations mondiales – alors que le continent ne manque pas de talents. Pour améliorer cette situation, il est urgent d'investir dans la diversité culturelle et le dialogue, insiste le rapport.

« La culture a été la grande oubliée des objectifs du Millénaire pour le développement », déplore le directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura. « Il est devenu urgent dans notre monde confronté aux changements culturels de toutes sortes, de savoir accompagner le changement et de s'assurer que celui-ci ne devienne pas source de davantage de vulnérabilité pour ceux qui sont mal préparés à y faire face ».

C'est tout le sens des dix recommandations formulées par le Rapport sur la manière d'investir dans la diversité culturelle. Ce dernier suggère notamment de créer « un Observatoire mondial de la diversité culturelle, chargé de suivre les effets de la mondialisation », de mettre en place un « mécanisme national de suivi des politiques publiques dans leurs aspects touchant à la diversité culturelle » ou encore de « mettre en œuvre des politiques linguistiques nationales visant à la fois à sauvegarder la diversité linguistique et à encourager le multilinguisme ».

Le Rapport propose également des stratégies nouvelles pour faciliter le dialogue interculturel, améliorer la pertinence des contenus de l'éducation, lutter contre les stéréotypes dans les médias, faciliter l'échange de productions artistiques et la circulation des artistes.

S'adressant au monde universitaire comme au grand public, ce Rapport développe une vision nouvelle de la diversité culturelle, qui met l'accent sur son caractère dynamique, et sur la nécessité de lutter contre le développement d'un analphabétisme culturel favorisé par l'accélération des transformations sociales.