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Gaza : L'ONU demande des enquêtes crédibles aux Israéliens et aux Palestiniens

Gaza : L'ONU demande des enquêtes crédibles aux Israéliens et aux Palestiniens

Des enfants dans les ruines de Gaza.
Le Secrétaire général de l'ONU demande aux Israéliens et aux Palestiniens de procéder sans retard à des enquêtes crédibles sur la conduite des opérations pendant le conflit à Gaza en janvier 2009, comme le recommande le rapport Goldstone, a déclaré mercredi le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe.

M. Pascoe, qui faisait son exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité, a déclaré que le Secrétaire général était convaincu de la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances et qu'il avait appuyé depuis le début la Mission d'établissement des faits présidée par le juge Richard Goldstone.

Fin septembre, le Juge Goldstone avait recommandé au Conseil de sécurité d'exiger des enquêtes et des poursuites sur les crimes de guerre commis lors du conflit à Gaza, sous peine de référer les affaires à la Cour pénale internationale (CPI).

M. Pascoe a constaté que les tensions entre Palestiniens s'étaient aggravées après le report de l'examen du Rapport Goldstone au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies début octobre. Il a expliqué que la décision prise à la demande du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait été très critiquée par différentes factions palestiniennes et avait provoqué des manifestations. Il a rappelé qu'à la demande de M. Abbas une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme était désormais prévue les 15 et 16 octobre pour examiner le rapport.

M. Pascoe a par ailleurs noté que depuis son dernier exposé du 17 septembre dernier, les efforts politiques au Moyen-Orient se sont poursuivis sans qu'on puisse toutefois noter de progrès significatifs, alors que des événements préoccupants se sont déroulés sur le terrain.

Il a rappelé la rencontre du président américain Barack Obama avec les dirigeants israéliens et palestiniens le 21 septembre à New York et la réunion du Quatuor du 24 septembre.

Mais, même avec le plein appui de la communauté internationale, l'élément essentiel reste la volonté politique des parties de respecter leurs engagements et de négocier la fin du conflit, a rappelé le Secrétaire général adjoint.

M. Pascoe a fait état des affrontements survenus sur l'esplanade des mosquées, qui ont commencé le 27 septembre. Les statuts de Jérusalem-Est et des sites religieux sont des questions extrêmement délicates qui ne peuvent être réglées que dans le cas des négociations finales, a déclaré M. Pascoe. Il s'est par ailleurs dit préoccupé des ordres de démolition de bâtiments palestiniens à Jérusalem-Est et des autres mesures de construction de nouvelles implantations israéliennes. Ces nouvelles constructions sont illégales et sapent les efforts de paix, a déclaré M. Pascoe.

Selon lui, la politique de fermeture continue de Gaza est insoutenable et inacceptable. Il a rappelé que les attaques entre Israël et Gaza tendent à reprendre et s'est dit inquiet des informations faisant état de contrebande d'armes vers Gaza. Il a aussi rappelé que le Secrétaire général avait fait part au Premier ministre israélien de sa déception lorsqu'il l'avait rencontré le mois dernier concernant le refus d'Israël de donner son accord aux propositions de l'ONU pour la construction des écoles, d'hôpitaux et de logements à Gaza.

Les efforts de paix israélo-palestiniens doivent se poursuivre dans le contexte plus global d'une paix israélo-arabe, a déclaré M. Pascoe. Il a noté que la situation était restée calme durant le mois écoulé sur les hauteurs du Golan, de même que dans la zone du Sud-Liban où opère la Force des Nations Unies au Liban (FINUL). Il a jugé essentiel qu'un gouvernement soit rapidement formé au Liban.

Il a ajouté que les circonstances de l'explosion survenue le 12 octobre au sud du fleuve Litani restaient obscures mais que, s'il s'agissait de l'explosion d'une roquette ou d'un obus, cela constituerait une claire violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.