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Navi Pillay déplore la persécution d'Aung San Suu Kyi au Myanmar

Navi Pillay déplore la persécution d'Aung San Suu Kyi au Myanmar

Aung San Suu Kyi
Réagissant à la condamnation au Myanmar de la chef de l'opposition Aung San Suu Kyi par un tribunal, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay a déploré mercredi « la persécution depuis près de 25 ans d'un dirigeant démocratiquement élu ».

« Je suis gravement troublée par sa détention arbitraire et le fondement des accusations portées contre elle, alors qu'il s'agissait manifestement d'un événement hors de son contrôle », a dit Mme Pillay.

Selon la presse, Daw Aung San Suu Kyi, 64 ans, Prix Nobel de la Paix, a été condamnée mardi à trois ans de travaux forcés pour avoir violé les termes de son assignation à résidence, une condamnation qui a été rapidement commuée en une nouvelle assignation à résidence d'une durée de 18 mois.

Aung San Suu Kyi, chef de la Ligue nationale de la démocratie ayant remporté les élections en 1990, vient de passer cinq ans assignée à résidence. Alors que sa libération présumée était proche, un nouveau procès avait été ouvert en mai à son encontre concernant un incident au cours duquel un étranger avait réussi à pénétrer dans la maison où elle a été détenue au cours des 14 des 20 dernières années.

La Haut Commissaire aux droits de l'homme a aussi fustigé « l'incapacité du tribunal à examiner préalablement la légitimité de son assignation à résidence », alors que cette dernière avait été déjà prorogée au-delà de la limite prévue par le droit du Myanmar.

Navi Pillay s'est associée au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son appel à la libération immédiate et sans conditions d'Aung San Suu Kyi et de tous les prisonniers politiques au Myanmar.

Elle a notamment cité le cas de deux candidats de la Ligue nationale pour la démocratie élus au parlement en 1990, arrêtés et condamnés à 15 ans de prison pour avoir exprimé leur préoccupation au Secrétaire général sous la forme d'une lettre.

Une telle condamnation impose une sentence très lourde pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d'expression, affirme Navi Pillay.