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Somalie : Les combats forcent davantage de réfugiés à traverser le golfe d'Aden

Somalie : Les combats forcent davantage de réfugiés à traverser le golfe d'Aden

La plage de Bossasso dans le nord-est de la Somalie est le point de départ pour la traversée périlleuse du golfe d'Aden.
Les combats incessants à Mogadiscio et dans le centre de la Somalie forcent des milliers de civils somaliens à risquer leur vie lors de la traversée du golfe d'Aden et à rechercher asile au Yémen, a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Les combats incessants à Mogadiscio et dans le centre de la Somalie forcent des milliers de civils somaliens à risquer leur vie lors de la traversée du golfe d'Aden et à rechercher asile au Yémen, a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

« D'après des informations transmises par notre réseau de partenaires en Somalie, quelque 12.000 personnes sont arrivées depuis le 7 mai à Bossasso, une ville située au nord de la Somalie. Elles y ont trouvé abri pour une période temporaire. Sur place, la majorité d'entre elles attendent d'effectuer la traversée périlleuse du golfe au premier signe de passeurs », a précisé un porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève.

« Ces personnes déplacées internes font partie des quelque 232.000 Somaliens qui ont été forcés de quitter leurs maisons depuis le 7 mai, date à laquelle un embrasement des combats est survenu entre les groupes de milices Al-Shabaab et Hisb-ul-Islam contre les forces gouvernementales dans plusieurs quartiers de la capitale somalienne », a-t-il ajouté.

Les partenaires du HCR à Bossasso indiquent que les régions où s'installent habituellement des migrants potentiels deviennent de plus en plus surpeuplées et que les passeurs collectent déjà les réservations et les paiements de Somaliens qui souhaitent rejoindre le Yémen. Comme les conditions météorologiques sont actuellement très dangereuses pour la navigation, la majorité des personnes devraient rester camper à Bossasso et attendre le mois de septembre, lorsque la mer et le vent seront plus favorables.

En 2008, plus de 50.000 nouveaux arrivants ont rejoint les côtes du Yémen, soit une augmentation de 70% par rapport à 2007. Cette tendance a continué durant les six premiers mois de 2009 avec environ 30.000 nouveaux arrivants – soit le total observé pour toute l'année 2007. « C'est une traversée périlleuse. Plus de 1.000 personnes ont péri par noyade durant le voyage en 2008 après avoir été forcées à sauter par-dessus bord ou à débarquer trop loin des côtes par des passeurs sans pitié. Cette année, près de 300 personnes ont déjà trouvé la mort ou sont portées disparues », a souligné le porte-parole du HCR.

Selon l'agence des Nations Unies, le phénomène du trafic d'êtres humains porte une pression croissante sur les ressources limitées du Yémen. Il accroît par ailleurs les défis auxquels est confronté le gouvernement yéménite dont les efforts doivent s'équilibrer entre le respect de ses obligations dans le cadre des principes du droit international et le besoin de protéger le pays des entrées illégales.

Quand de nouveaux arrivants parviennent au Yémen, les partenaires du HCR vont les chercher et les amènent dans l'un des centres de réception de l'agence où elle les enregistre, via ses partenaires, et leur fournit une assistance de base comprenant des vivres, un abri, une aide médicale et un soutien pendant une période de deux à trois jours durant laquelle ils se remettent de leur fuite en quête de sécurité.

Le gouvernement yéménite attribue aux Somaliens le statut de réfugié prima facie. Les réfugiés somaliens peuvent alors choisir de s'installer au camp de réfugiés de Kharaz situé dans le gouvernorat de Lahj, à environ deux heures de route à l'ouest d'Aden. A Kharaz, ils reçoivent une protection juridique et physique ainsi que l'assistance accordée aux réfugiés. Dans ce camp, se trouvent environ 13.000 réfugiés, principalement des Somaliens. Le camp de Kharaz est géré par le HCR en coopération avec d'autres agences des Nations Unies ainsi que des ONG locales et internationales. En plus de la population du camp, des dizaines de milliers de réfugiés ont choisi de vivre en milieu urbain dans des villes situées à travers tout le pays.