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Népal : Ban juge prioritaire la réinsertion des membres de l'armée maoïste

Népal : Ban juge prioritaire la réinsertion des membres de l'armée maoïste

Des soldats de l'armée maoïste au Népal.
Les deux principales tâches à accomplir dans le cadre du processus de paix au Népal sont l'intégration et la réinsertion des membres de l'armée maoïste et la rédaction de la nouvelle constitution, affirme le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un nouveau rapport au Conseil de sécurité.

« On a observé pendant le premier trimestre de 2009 des signes prometteurs de progrès indiquant que les parties avaient commencé à avancer dans la recherche d'une solution concernant l'avenir du personnel de l'armée maoïste », souligne M. Ban dans ce rapport sur la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP).

La semaine dernière, la MINUNEP a salué la décision du gouvernement népalais et du Parti communiste unifié du Népal-maoïste (UCPN-M) de lancer formellement le 17 juillet 2009 le processus de démobilisation et de réinsertion de 4.008 militaires maoïstes, dont 2.973 mineurs.

Le rapport du Secrétaire général a été rendu public le jour de sa présentation au Conseil par Karin Landgren, la représentante spéciale de Ban Ki-moon pour le Népal, lors de consultations à huis clos.

Le Secrétaire général estime nécessaire de « lancer un processus de planification pour mettre en oeuvre l'engagement pris dans l'Accord de paix global et la Constitution provisoire de démocratiser et de définir la taille appropriée de l'armée népalaise tout en veillant à ce que cette institution reflète la diversité du Népal et soit empreinte des valeurs de démocratie et des droits de l'homme ». « Toutes les parties ont souligné l'importance d'une armée strictement professionnelle et apolitique », ajoute-t-il.

« Les arrangements concernant le cantonnement des membres de l'armée maoïste, le casernement de l'armée népalaise et la surveillance des armements et des armes ont été conçus comme des mesures temporaires visant à créer des conditions propices à l'élection de l'Assemblée constituante et non comme des solutions à long terme », rappelle-t-il.

Aux termes des accords de paix, les personnes ne remplissant pas les critères retenus (dont la plupart étaient âgés de moins de 18 ans en mai 2006) au titre de la vérification de l'armée maoïste devaient être démobilisées sans délai tandis que les autres devaient bénéficier de mesures d'intégration ou de réinsertion. L'ONU a sans cesse demandé qu'une solution rapide soit trouvée concernant l'avenir des éléments de l'armée maoïste et qu'il soit mis fin aux cantonnements prolongés.

Les dirigeants politiques népalais ont laissé entendre que la présence de la MINUNEP était nécessaire jusqu'à l'intégration et la réinsertion du personnel de l'armée maoïste.

Au plan politique, le Secrétaire général souhaite que « les parties s'accordent sur un idéal et une feuille de route communs, au moins jusqu'à la fin du processus d'élaboration de la Constitution et la consolidation des institutions clefs du pays".

Les principaux dirigeants politiques ont indiqué qu'un gouvernement d'unité nationale était maintenant nécessaire. Ils reconnaissent ainsi, à la lumière de la crise actuelle, que seule l'unité entre les parties peut garantir le succès du processus de paix.

Mais les problèmes à l'origine de la crise politique et de la démission de l'ancien Premier ministre Prachanda, notamment les pouvoirs du président en vertu de la Constitution provisoire, les mécanismes de gouvernance et de contrôle civil de l'armée ainsi que les questions comme la restitution des biens saisis pendant le conflit et le recours à la violence et à l'intimidation par les groupes de jeunes des partis politiques, ne sont toujours pas résolus et pourraient engendrer d'autres différends, selon le rapport.

Le Secrétaire général estime aussi qu'il faut trouver des solutions politiques aux motivations politiques (plutôt que criminelles) à l'origine de la violence continue dans la région du Terai.

En attendant, Ban Ki-moon recommande que le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUNEP pour une nouvelle période de six mois, jusqu'au 23 janvier 2010.