RDC : L'ONU et l'armée congolaise renforcent leur coordination contre les rebelles

La Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) et l'armée congolaise (FARDC) ont décidé ce week-end de renforcer la coordination de leurs opérations contre les rebelles hutus du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR).

Le ministre de la défense nationale de la RDC et le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Alan Doss, ont effectué les 6 et 7 juin une visite d'évaluation dans les provinces du Sud Kivu et du Nord Kivu, dans l'Est de la RDC, a précisé la MONUC dans un communiqué.

Les deux parties ont passé en revue les secteurs des opérations, la coordination entre les FARDC et la MONUC, les ressources engagées, et les mesures appropriées pour le renforcement de la protection de la population, ainsi que toutes les conditions de succès pendant les opérations destinées au désarmement et le rapatriement des FDLR.

« A l'issue de cette réunion les deux parties ont convenu d'améliorer la coordination des opérations, ainsi que la sensibilisation de la population. Les deux parties ont insisté en particulier sur le renforcement de la planification conjointe et l'exécution concertée des missions définies ensemble », souligne le communiqué.

Par ailleurs, la MONUC s'est félicitée des condamnations à de lourdes peines de prison de cinq miliciens Maï Maï reconnus coupables de viols avec violence par le tribunal militaire de Kisangani. Quatre prévenus ont été condamnés à la prison à perpétuité. Le cinquième a été condamné à trente ans de prison.

Les cinq hommes ont également été condamnés à payer des dommages financiers aux 135 femmes qui ont été leurs victimes. Ils avaient assiégé le village de Lieke Lesole et d'autres localités du groupement de Loolo entre juillet et août 2007 et s'étaient livrés à des pillages, tortures et viols sur ces femmes, dont huit mineures.

En revanche, Alan Doss a condamné ce week-end la libération illégale et forcée d'un prisonnier de la prison centrale de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, suite à l'intimidation des autorités de l'Etat par une soixantaine d'éléments lourdement armés qui ont assiégé la prison vendredi.

Ces éléments ont réclamé la mise en liberté de François Gacaba, qui avait été condamné le 3 février dernier à 20 ans de servitude pénale par le tribunal militaire pour plusieurs infractions, y compris le viol.

Le représentant spécial rappelle que le viol est parmi les crimes les plus graves contre l'humanité. « Cet acte d'intimidation et la libération illégale constituent une attaque contre la justice et les institutions légitimes du pays, et affaiblissent les efforts du gouvernement congolais pour combattre l'impunité », a-t-il dit.

La MONUC demande aux autorités congolaises l'application de mesures fermes à l'encontre des auteurs de cette libération illégale.