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La Bosnie pas encore un Etat viable, selon le représentant de l'UE

La Bosnie pas encore un Etat viable, selon le représentant de l'UE

Valentin Inzko.
La Bosnie-Herzégovine « n'est pas encore un État tout à fait viable » et la situation prévalant dans le pays requiert toujours l'attention de la communauté internationale, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité, le Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine et Représentant spécial de l'Union européenne, Valentin Inzko.

M. Inzko, qui présentait un rapport du Haut représentant pour la première fois depuis sa prise de fonctions le 26 mars dernier, a ajouté que la Bosnie-Herzégovine a accompli durant les six derniers mois quelques progrès vers l'intégration européenne et euro-atlantique. Mais il a jugé ces avancées modestes et en a rejeté la lenteur sur le fait qu'une « rhétorique nationaliste de nature à semer la division » et qui « met en cause la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'ordre constitutionnel du pays », persiste en Bosnie-Herzégovine.

Tout en indiquant qu'il était d'accord avec M. Inzko pour dire que son pays aurait pu et dû faire davantage pour progresser sur la voie du rapprochement et de l'accession à l'Union européenne et à l'OTAN, le Président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, Nikola Špiric, a insisté sur le bien-fondé des mesures adoptées. Il a ensuite exprimé sa désapprobation envers les actes posés par les « représentants internationaux qui prétendent imposer la démocratie, la bonne gouvernance et l'état de droit » sans qu'ils ne respectent eux-mêmes ces valeurs.

Déclarant que l'assistance des institutions internationales « sous forme de conseil », était la bienvenue, M. Špiric a en revanche averti que ceux qui voudraient voir l'établissement d'une réforme constitutionnelle en Bosnie-Herzégovine qui soit « dictée depuis Washington ou Bruxelles perdent leur temps et ne risquent que de provoquer de l'instabilité » dans le pays.

Ces propos du Président du Conseil des ministres de la Bosnie-Herzégovine ont provoqué en fin de séance une réaction de M. Inzko, qui a indiqué qu’il voyait dans « ce genre d’allégations et de rhétorique ce qui, justement, retarde la fermeture du Bureau du Haut Représentant » et sa transformation en Bureau d’un Représentant spécial de l’Union européenne.