L'actualité mondiale Un regard humain

Colombie : Menaces de mort contre des partenaires du HCR

Colombie : Menaces de mort contre des partenaires du HCR

media:entermedia_image:891fddbc-9919-4d95-b07a-68d5a266119f
La représentation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Colombie est profondément préoccupée par une récente vague de menaces de mort proférées à l'encontre d'employés d'organisations oeuvrant pour les droits humains et pour l'aide sociale.

La représentation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Colombie est profondément préoccupée par une récente vague de menaces de mort proférées à l'encontre d'employés d'organisations oeuvrant pour les droits humains et pour l'aide sociale.

Lors de la toute dernière vague d'intimidation, des brochures signées par de nouveaux groupes armés illégaux colombiens ont été distribuées la semaine dernière dans tout le pays, notamment dans la région de la Côte Atlantique et à Bogotá, a précisé vendredi un porte-parole du HCR lors d'un point de presse à Genève.

Ces brochures comportent des menaces proférées contre plusieurs corps étatiques ainsi que contre des civils et des organisations des droits humains. Elles visent tout particulièrement le bureau national du Médiateur, concernant une série de précédents avertissements que ce bureau a émis, visant à alerter l'opinion sur la situation critique en matière de droits humains dans ces mêmes régions.

Le bureau du Médiateur est l'agence nationale en charge de la supervision de la protection des civils et des droits humains dans le cadre légal de l'Etat ; il est l'un des plus proches partenaires du HCR en Colombie. Son système d'alerte précoce fournit un dispositif unique dans la prévention en matière d'abus des droits humains et de déplacement forcé. « Le HCR renouvelle son soutien au Médiateur et à son personnel en cette période difficile », a dit le porte-parole.

Les menaces de la semaine dernière sont parvenues dans un climat d'intimidation croissante, provenant de divers groupes armés ces derniers mois. Des communautés indigènes, des responsables sociaux et des représentants de personnes déplacées ont été visés, menaçant ainsi leurs droits à la vie, à la liberté d'expression et à la participation à la vie publique.

Dans certains cas, les victimes de menaces sont forcées à quitter leurs communautés pour garder la vie sauve. Dans d'autres cas, les menaces se sont concrétisées par des meurtres. Les survivants -les familles et les collègues- s'abstiennent de dénoncer les assassinats par crainte de représailles.

Le HCR déclare condamner fermement ces actes et l'organisation est particulièrement préoccupée par le fait que de nouveaux groupes illégaux, ayant commencé à opérer en Colombie ces dernières années, apparaissent de plus en plus comme un nouveau facteur du déplacement forcé dans un pays qui compte déjà une importante population de déplacés internes.

Quelque trois millions de personnes sont officiellement enregistrées en tant que déplacés internes en Colombie, avec une moyenne de 300.000 nouveaux cas enregistrés par an ces deux dernières années. Le HCR compte 12 bureaux dans le pays et travaille en étroite coopération avec la population déplacée, tout en soutenant les efforts menés par l'Etat pour leur assurer protection et assistance ainsi que des solutions à long terme.