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RDC : Le HCR de plus en plus inquiet face à la dégradation de la situation dans l'Est

RDC : Le HCR de plus en plus inquiet face à la dégradation de la situation dans l'Est

Une fillette recueille du bois dans un camp de déplacés dans l'est de la RDC.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) s'est déclaré vendredi de plus en plus préoccupé face à la dégradation de la situation humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que des civils congolais continuent de fuir leurs maisons par crainte des attaques de représailles de la milice rebelle hutue, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) s'est déclaré vendredi de plus en plus préoccupé face à la dégradation de la situation humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que des civils congolais continuent de fuir leurs maisons par crainte des attaques de représailles de la milice rebelle hutue, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

« Nous estimons que plus de 100 000 personnes ont été déplacées par ces raids, durant les deux derniers mois », a dit un porte-parole du HCR lors d'un point de presse à Genève.

Dans le village de Luofo, situé à environ 170 kilomètres de Goma, la capitale de la province instable du Nord-Kivu, les FDLR ont proféré de nouvelles menaces contre les communautés locales. Selon les autorités gouvernementales locales, les rebelles des FDLR font du porte-à-porte et sèment la terreur, disant à ceux qu'ils rencontrent : « Vous allez tous mourir ».

Les rebelles des FDLR ont déjà attaqué Luofo et Kasiki les 17 et 18 avril, tuant plusieurs personnes, notamment des enfants, et brûlant plus de 365 maisons. La population de Luofu refuse de quitter le village et a demandé une protection et une assistance humanitaire, a précisé le porte-parole du HCR.

Dans la ville voisine de Lubero et dans les villages alentour, la situation de milliers de déplacés internes se détériore rapidement car ils n'ont pas reçu une assistance suffisante depuis qu'ils ont commencé à arriver il y a deux mois. Les malades ont besoin d'une aide médicale urgente ; au moins trois d'entre eux ont trouvé la mort, ces derniers jours, de famine et de maladie, a-t-il ajouté.

Selon le HCR, la situation des familles locales hébergeant certains des déplacés devient extrêmement difficile, car elles n'ont plus de nourriture et elles ne peuvent plus aider ces personnes. Les biens de secours distribués aux nouveaux déplacés enregistrés comprennent des kits d'hygiène pour les femmes, des jerrycans, des bols, du savon, des bassines en plastique et des moustiquaires.

Les opérations humanitaires du HCR dans l'Est de la RDC sont continuellement entravées par l'anarchie et l'insécurité généralisées. De plus, l'isolement de la région pose de très importants défis logistiques.

Les FDLR ont intensifié leurs raids de représailles contre les civils dans le Nord-Kivu, après la fin de l'offensive militaire conjointe rwandaise et congolaise contre le groupe rebelle à la mi-février. Les rebelles visent également des convois humanitaires, des ONG et des véhicules commerciaux.

Pendant ce temps, les tensions s'intensifient entre la population locale et les déplacés internes hébergés sur le site de fortune de Kiwanja, près de Rutshuru, à environ 80 kilomètres au nord de Goma. Ces dernières semaines, les habitants ont battu plusieurs déplacés internes, ils ont volé leurs biens et détruit leurs maisons.

De son côté, le représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Alan Doss, s'est rendu cette semaine dans le Nord-Kivu, où il a condamné les attaques par des éléments des FDLR sur les populations civiles des deux Kivu. « Ces actes démontrent à la fois le caractère criminel des FDLR et le désespoir de ce groupe qui continue à mépriser la souveraineté de le RDC et la bien-être de son peuple, » a-t-il dit.

M. Doss s'est rendu le 23 avril à Kanyabanyonga et à Luofo, deux localités du Nord Kivu qui ont souffert très récemment des attaques des FDLR. « Les éléments des FDLR qui restent au Congo doivent se désarmer et rentrer chez eux. La MONUC est prête à les aider à rentrer en tout sécurité, » a dit Alan Doss. « Ces attaques montrent une fois de plus que les FDLR ne sont pas intéressées par la paix. ».