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Somalie : Ban détaille les conditions pour l'envoi d'une mission de l'ONU

Somalie : Ban détaille les conditions pour l'envoi d'une mission de l'ONU

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Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, propose, dans un rapport publié mercredi,une approche en trois étapes pour renforcer l'appui à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) avant d'envisager une mission des Nations Unies dans le pays.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, propose, dans un rapport publié mercredi, une approche en trois étapes pour renforcer l'appui à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) avant d'envisager une mission des Nations Unies dans le pays.

« Les avancées politiques et les possibilités de paix en Somalie sont réelles et ont été difficilement gagnées. Si l'objectif devrait demeurer le déploiement d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies pluridimensionnelle, le réalisme exige une approche progressive qui consisterait pour l'Organisation des Nations Unies à poursuivre ses objectifs stratégiques tout en continuant à œuvrer dans le sens du déploiement d'une opération de maintien de la paix le moment venu », indique Ban Ki-moon dans ce rapport sur la Somalie.

L'approche proposée comporterait trois phases : dans la première phase, les Nations Unies maintiendraient leur engagement actuel approuvé dans la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité : appui à l'AMISOM; appui à l'édification d'institutions sécuritaires somaliennes; et appui au processus politique et au relèvement ainsi qu'aux activités humanitaires de l'équipe de pays des Nations Unies.

Pendant cette phase, les composantes compétentes des Nations Unies effectueraient de fréquentes missions à Mogadiscio et dans d'autres zones accessibles de la Somalie afin de suivre l'exécution des activités demandées. Les progrès dans l'exécution de cette première phase seraient évalués au bout de trois ou quatre mois.

Si les conditions de sécurité le permettent, l'engagement des Nations Unies serait étendu à la deuxième phase. Il s'agirait alors d'ajouter aux activités de la première phase une légère empreinte des Nations Unies à Mogadiscio sous la forme d'éléments du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) à l'appui du processus politique sur le terrain; du Département de l'appui aux missions pour superviser l'appui apporté à l'AMISOM; et de l'équipe de pays des Nations Unies pour superviser l'apport de l'aide humanitaire et les projets de relèvement et de développement.

Ces deux phases seraient considérées comme des étapes transitoires, qui laisseraient du temps pour appliquer pleinement l'ensemble des mesures d'appui prévues pour l'AMISOM, évaluer les progrès de l'action du gouvernement fédéral de transition en faveur de la sécurité et de la mise en place de ses propres institutions de sécurité, et de jauger l'acceptabilité d'une présence des Nations Unies à Mogadiscio.

Comme la première phase, la deuxième serait évaluée trois ou quatre mois après le début de sa mise en œuvre, le Conseil de sécurité examinerait alors le rôle des Nations Unies et déciderait si les conditions et le moment sont propices au passage à la dernière phase, c'est-à-dire la mise en place d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies qui assurerait la relève de l'AMISOM.

En outre, tout au long des trois phases, il importerait d'avoir en place un dispositif de circonstance pour assurer le maintien de l'engagement des Nations Unies en cas de détérioration des conditions de sécurité rendant intenable la mise en place et le maintien d'une présence internationale à Mogadiscio.

C'est là une approche prudente, soigneusement calibrée et flexible, permettant aux Nations Unies de jauger l'acceptabilité, la viabilité et l'efficacité de la mise en place progressive d'une présence élargie et de mettre l'accent sur le développement des capacités des institutions sécuritaires de la Somalie et sur l'appui à l'AMISOM.

Le succès de cette approche, toutefois, suppose le maintien de l'appui des Nations Unies à l'AMISOM, un investissement des États Membres à l'appui du développement effectif des institutions sécuritaires de la Somalie et de l'infrastructure de sécurité nécessaire à la mise en place de la présence des Nations Unies envisagée.

« Plus important encore, il exige également le maintien de la coopération du gouvernement somalien et l'engagement total et exempt de toute exclusion de ce dernier dans le processus de paix », insiste le Secrétaire général.

L'édification d'une force de sécurité nationale somalienne et d'une force de police qui soit capable d'assumer la responsabilité de la sécurité dans le pays est au centre de cette stratégie. L'approche recommandée met donc l'accent sur l'étoffement des capacités de la Somalie et sur une prise en main par celle-ci de son destin. En même temps, elle reconnaît que le processus de paix en est à un stade où rien n'est encore fixé et où toutes les options doivent rester ouvertes.