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Sri Lanka : Situation humanitaire 'catastrophique'

Sri Lanka : Situation humanitaire 'catastrophique'

Des civils tentant de fuir le conflit au Sri Lanka
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, M. John Holmes, a jugé aujourd'hui « catastrophique » la situation humanitaire dans le nord du Sri Lanka après une trêve gouvernementale de 48 heures.

« C'est une situation catastrophique », a déclaré, lors d'une conférence de presse au Siège des Nations Unies, M. Holmes, qui s'est dit « très inquiet » par la reprise des combats entre les troupes gouvernementales et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), et par l'augmentation du nombre de victimes parmi la population civile.

« Cette pause était la bienvenue, mais nous aurions préféré une trêve humanitaire plus longue, en bonne et due forme, et qui aurait bénéficié de l'accord des deux parties, pour permettre à plus de civils de quitter la zone et à plus d'aide et de travailleurs humanitaires d'y pénétrer », a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Il a également indiqué que moins de civils avaient quitté la zone pendant la trêve que lors des combats. « Il est clair que les Tigres tamouls les en ont empêchés », a ajouté M. Holmes, insistant à plusieurs reprises sur le fait que les civils ne devaient pas servir de bouclier humain.

M. Holmes a expliqué que le personnel de l'ONU qui se trouve sur le terrain avait pu établir avec certitude que les civils pris au piège voulaient « désespérément » quitter la zone, mais étaient pris pour cible par les tirs lorsqu'ils tentaient de fuir. Il a également exprimé ses préoccupations face à des cas d'enrôlements forcés dans les rangs des Tigres tamouls, enrôlements auxquels n'échappent pas non plus les enfants.

Invitant les Tigres tamouls à « changer d'attitude », le Secrétaire général adjoint a aussi engagé les autorités sri-lankaises à s'abstenir d'utiliser des armes lourdes et à mieux gérer les camps de déplacés en y garantissant notamment la liberté de mouvement. Il a en outre mis l'accent sur la nécessité d'enquêter de manière efficace sur les cas d'abus, et de permettre aux déplacés de retrouver leur village d'origine une fois les combats terminés.

M. Holmes a donné un aperçu de la situation humanitaire qui sévit dans cette enclave de quelques kilomètres carrés où plus de 100 000 personnes sont prises au piège par les combats opposant les troupes gouvernementales aux Tigres tamouls. Reconnaissant la difficulté de fournir des données exactes, le Secrétaire général adjoint a néanmoins affirmé que le bilan quotidien des morts, qui peut s'élever à plusieurs dizaines, voire à une soixantaine, était « inadmissible ».

Il s'est également inquiété du fait que de nombreux blessés soient obligés d'être amputés d'un ou de plusieurs membres, les antibiotiques faisant défaut dans cette zone où les soins de santé sont « rudimentaires ». M. Holmes a indiqué que les cargaisons de vivres qui réussissaient à pénétrer dans la zone ne suffisaient pas à assouvir les besoins de la population.