Nouveaux déplacements de population dans le nord-est de la RDC

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) est vivement préoccupé par le sort de milliers de civils qui ont dû fuir leurs maisons pour échapper aux attaques quotidiennes menées par des groupes armés opérant dans le nord-est de la République démocratique du Congo.

« Des milices lourdement armées des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et un autre groupe milicien allié, PARECO, ont encerclé le village de Pinga, à quelque 80 kilomètres au nord-est de Walikale dans le Nord-Kivu », a expliqué Ron Redmond, le porte-parole de l'agence, lors d'une conférence de presse à Genève.

Les FDLR comprennent des éléments Hutu rwandais responsables du génocide de 1994 ainsi que des partisans congolais.

Une équipe d'évaluation commune des Nations Unies, comprenant notamment le HCR s'est rendue dans la zone cette semaine. Elle a rapporté que les forces des FDLR et de PARECO avaient été signalées à environ 2 kilomètres au sud, à l'ouest et dans le nord-ouest aux alentours de Pinga, provoquant ainsi la panique parmi les 8 500 habitants de cette ville, dont quelque 2 000 personnes déjà déplacées.

Selon les habitants, les groupes armés ont mené des raids répétés contre les villages dans et autour de Pinga, volant aux villageois leurs maigres ressources – notamment de la nourriture et de l'argent.

Par ailleurs, plus loin à l'est, plus de 20 000 personnes ont été contraintes de quitter les villages de Kirumba, Kayna et Kanyabonga dans le district de Rutshuru au Nord-Kivu, attaqués par différents groupes armés ces dernières semaines. Les personnes déplacées ont fui dans la forêt après que leurs maisons aient été dévastées et brûlées.

Dans la région éloignée du nord-est du Haut Uele dans la Province Orientale, un convoi du HCR, transportant 22 tonnes d'aide d'urgence destinées aux personnes déplacées à Faradje, a été contraint de faire demi-tour, après que de récentes attaques de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) aient été signalées. Le convoi, qui était arrivé à Kitambala, a été contraint de faire demi-tour vers Aru sur la frontière entre la RDC et l'Ouganda hier à cause des attaques de la LRA signalées cette semaine à Tadu, Munia et Sururu, à quelque 80 kilomètres au sud de Faradje. La situation serait particulièrement tendue à Faradje et certains de ses habitants ont commencé à fuir la ville.

D'autres attaques de la LRA ont aussi été signalées à Amadi et Banda dans le district voisin du Bas Uele. Les autorités locales disent qu'il y a une forte concentration de personnes déplacées internes dans la ville de Dingila, où elles ont déjà enregistré quelque 2 800 personnes. La majorité des déplacés demeurent dans des familles d'accueil, mais d'autres ont trouvé refuge dans les églises de la ville. Quelque 11 000 autres personnes, ayant quitté Banda, ont fui vers Dakwa, à quelque 85 kilomètres de Banda, et 6 000 autres vers Amadi.

Les différentes attaques rebelles dans le Nord-Kivu ont provoqué, depuis l'année dernière, le déplacement de plus de 250 000 personnes alors que, dans la Province Orientale, près de 190 000 personnes ont été déplacées dans les six derniers mois et quelque 16 000 réfugiés ont fui vers le Sud-Soudan.