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Somalie : La normalisation est possible, selon Ould-Abdallah

Somalie : La normalisation est possible, selon Ould-Abdallah

Le représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah.
Alors que depuis des années la situation en Somalie pays est une menace pour sa population, la normalisation du pays prendra du temps mais est devenue une possibilité, a déclaré vendredi devant le Conseil de sécurité le représentant spécial du Secrétaire général Ahmedou Ould-Abdallah.

« Alors que l'élite somalienne – qu'il s'agisse de militaires, de dirigeants religieux, de chefs d'entreprise ou d'intellectuels – porte principalement le blâme de l'effondrement de son pays, la communauté internationale ne peut se détourner de ses responsabilités », a prévenu le représentant spécial.

Aujourd'hui, chacun d'entre nous devrait déployer tous les efforts possibles pour « gagner les cœurs et les esprits », a-t-il ajouté.

Au cours des 100 prochains jours, la stratégie devrait se limiter à l'emploi, à la rénovation des infrastructures et à l'assistance humanitaire. « Il s'agit maintenant de convaincre une jeunesse désœuvrée, livrée à la violence et en quête d'argent facile, que la paix est plus profitable à long terme », a-t-il dit.

M. Ould-Abdallah a rappelé que le pays disposait d'atouts uniques, comme la plus longue bande côtière de toute l'Afrique, qui lui offre un accès à des ressources halieutiques et à des sources d'hydrocarbures considérables.

Le pays possède, en outre, une extraordinaire communauté d'entrepreneurs, et les envois de fonds par la diaspora somalienne se chiffrent à plus d'un milliard de dollars par an. Il faut maintenant mettre ces avantages au service de la paix, de la reconstruction et du développement, a préconisé le Représentant spécial.

Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, la légitimité de l'État est établie et la légalité des nouvelles institutions est reconnue aux niveaux régional et international, ainsi que par l'immense majorité des Somaliens. Le magazine « The Economist » a même récemment parlé de « lueur d'espoir » en ce qui concerne la Somalie.

Par ailleurs, après deux décennies de confrontation armée, l'assistance humanitaire est plus nécessaire que jamais, a-t-il ajouté, soulignant cependant que celle-ci ne doit en aucun cas être instrumentalisée par le gouvernement, l'opposition ou d'autres entités.

Le représentant spécial a expliqué que l'AMISOM [la mission de l'Union africaine en Somalie] devrait bénéficier d'un financement crédible, mais aussi d'un soutien sur le plan diplomatique.

A cet égard, dans une déclaration à la presse à l'issue de la séance, le président du Conseil de sécurité a au nom des 15 membres du Conseil exprimé son soutien à l'AMISOM et condamné l'attaque perpétrée à Mogadiscio qui a causé la mort d'un casque bleu et blessé trois autres soldats.