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L’espace public civique s’est rétréci en RDC

L’espace public civique s’est rétréci en RDC

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L’espace nécessaire aux manifestations et critiques politiques s’est réduit en République démocratique du Congon (RDC) au cours de l’année écoulée, selon le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

L'espace nécessaire aux manifestations et critiques politiques s'est réduit en République démocratique du Congon (RDC) au cours de l'année écoulée, selon le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

« Alors que la communauté internationale est restée concentrée sur la situation dans l'Est de la RDC, l'espace public » s'est rétréci. A de nombreuses reprises, les autorités ont réprimé ceux qui étaient critiques de leurs politiques, déplore un rapport du HCDH publié mardi et présenté au Conseil des droits de l'homme par la Haut Commissaire adjointe, Kyung-wha Kang.

Principalement du fait d'un manque de salaires adéquats, la police et l'armée utilisent souvent leur pouvoir pour obtenir des avantages financiers ou autres, en ayant recours à des arrestations ou à une violence arbitraires.

La justice aussi fait face à de graves défis - l'absence d'une justice indépendante privant les citoyens d'un cadre légale efficace par lequel obtenir réparation adéquate, selon le rapport.

La Haut Commissaire salue les efforts de l'armée, la police et la justice congolaises pour avoir accepté de mettre en place des comités de suivi sur les violations les plus graves.

Le Bureau du HCDH au Congo a intensifié ses efforts pour lutter contre l'impunité dans le domaine de la violence sexuelle, en assurant un suivi plus systématique des procès. Un réseau d'ONG formées à la protection des témoins a été mis en place dans 11 provinces.

Enfin, le HCDH mène un inventaire des plus graves violations des droits de l'homme commises dans le pays entre 1993 et 2003, les accompagnant de recommandations en matière de justice transitionnelle. Cet inventaire s'achèvera en juin 2009.

La Haut Commissaire a estimé que la paix, le développement et l'émergence de la démocratie en RDC resteraient difficiles à atteindre si les problèmes cités dans le rapport ne trouvaient pas de solution.

Par ailleurs, la Cour pénale internationale (CPI) annonce que le Greffier de la Cour, Silvana Arbia, menait du 15 au 20 mars des entretiens avec les représentants des autorités nationales congolaises, des organisations non gouvernementales, des communautés affectées et les journalistes de Kinshasa et d'Ituri.

A Kinshasa, première étape de sa mission, elle a rencontré successivement les ministres de la Justice, de la Défense, des Droits humains ainsi que ceux des Affaires étrangères et de l'Information. Le Greffier de la CPI a également été reçu par le Procureur général de la République.

Avec tous ses interlocuteurs, Mme Arbia a fait un point sur l'état de la coopération entre la République démocratique du Congo et la CPI. Elle a réitéré sa gratitude pour la coopération dont l'Etat congolais a jusqu'ici fait montre et a souligné la nécessité de la poursuivre en maintenant un dialogue régulier avec la Cour. Elle leur a également rappelé les obligations de tout Etat-partie au statut de Rome concernant l'exécution des décisions judiciaires de la CPI et pour ce qui est de la RDC, l'exécution du mandat émis en 2006 à l'encontre de Bosco Ntaganda.

« Il n'y a pas de paix durable et solide en l'absence de justice. La justice sert la paix », a répété Mme Arbia aux autorités congolaises qui sont engagées dans un processus de paix notamment dans le Kivu.