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Kenya: Une enquête réclamée sur l’assassinat de deux défenseurs des droits humains

Kenya: Une enquête réclamée sur l’assassinat de deux défenseurs des droits humains

Philip Alston, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur les meurtres extrajudiciaires, Philip Alston, a réclamé que l’assassinat des deux éminents défenseurs kényans des droits de l’homme, ayant eu lieu jeudi, à l’Université de Nairobi, fasse l’objet d’une enquête indépendance de la part des autorités kenyanes.

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les meurtres extrajudiciaires, Philip Alston, a réclamé que l'assassinat des deux éminents défenseurs kényans des droits de l'homme, ayant eu lieu jeudi, à l'Université de Nairobi, fasse l'objet d'une enquête indépendance de la part des autorités kenyanes.

Les victimes étaient membres de l' « Oscar Foundation Free Legal Aid Clinic », une organisation de défense des droits de l'homme fournissant gratuitement des services d'aide juridique aux populations pauvres. M. Oscar Kamau Kingara, était fondateur et directeur général de la fondation et M. John Paul Oulu en était le directeur de la communication. Tous deux se rendaient à une réunion avec le responsable des droits de l'homme au sein de la Commission nationale kényane des droits de l'homme (KNCHR) quand ils ont été tués dans leur voiture au beau milieu d'un embouteillage.

M. Alston a rappelé avoir rencontré les deux hommes durant sa mission d'enquête de février 2009 au Kenya et que ces derniers lui avaient fourni des témoignages sur l'affaire des meurtres commis par la police à Nairobi et dans la Province centrale. « Il est extrêmement inquiétant de voir que des gens qui défendent les droits de l'homme au Kenya peuvent être assassinés en plein jour dans Nairobi », a dénoncé M. Alston. « Ceci constitue une menace majeure pour l'Etat de droit, quel que soit le responsable de ces meurtres », a t-il ajouté.

Le rapporteur a déclaré qu' « il incombe au gouvernement kényan de déployer une enquête indépendante sur ces meurtres », étant donné les circonstances dans lesquelles ils se sont déroulés. Notamment après qu'une déclaration officielle attribuée au porte-parole du gouvernement, M. Alfred Mutua, a publiquement dénoncé Oscar Foundation pour ses liens avec la secte illégale Mungiki, et une autre déclaration attribuée au porte-parole de la police, M. Eric Kiraithe, selon laquelle une opération majeure de sécurité allait « de façon certaine mettre la main » sur les responsables des récentes manifestations imputables à la secte Mungiki.

Pour M. Philip Alston, il n'existe aucune unité indépendante capable d'enquêter sur l'inconduite des forces de sécurité au Kenya. « Il est impératif, si la police doit être disculpée, de faire appel à une équipe indépendante de Scotland Yard ou de la police sud-africaine pour enquêter sur cette affaire » a t-il suggéré.

En 2007, Oscar Foundation avait publié un rapport intitulé "Permis de tuer : brutalités de la police et exécutions extrajudiciaires au Kenya", qui a rassemblé des informations sur les meurtres commis par la police dans ce pays d'Afrique de l'est.