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BIT : Plus de 325.000 licenciements dans le secteur financier en 18 mois

BIT : Plus de 325.000 licenciements dans le secteur financier en 18 mois

Le directeur général du BIT, Juan Somavia.
Les emplois dans les services financiers dans le monde ont été fortement affectés, avec l’annonce de plus de 325 000 licenciements entre août 2007 et le 12 février 2009, selon un nouveau rapport de Bureau international du travail (BIT) publié à l’occasion d’une réunion mardi et mercredi à Genève sur cette question.

Les emplois dans les services financiers dans le monde ont été fortement affectés, avec l'annonce de plus de 325 000 licenciements entre août 2007 et le 12 février 2009, selon un nouveau rapport de Bureau international du travail (BIT) publié à l'occasion d'une réunion mardi et mercredi à Genève sur cette question.

Avec près de 40% de ces pertes, soit 130 000 emplois perdus, annoncées entre octobre 2008 et le 12 février 2009, le rapport constate aussi une forte accélération des suppressions de postes dans le secteur de la finance au cours des derniers mois.

«Ces chiffres sous-estiment sans doute la situation réelle d'un secteur qui fut l'épicentre de la crise financière et économique», déclare Elizabeth Tinoco, chef du secteur des activités sectorielles du BIT. «Alors que l'économie mondiale s'enfonce davantage dans la récession, et que la valeur des institutions financières s'affaiblit toujours, les suppressions d'emplois dans cette industrie devraient encore s'accélérer.»

Le rapport définit le secteur financier comme comprenant les employés du secteur bancaire (banques de détail et services bancaires de gros sur les marchés financiers nationaux, régionaux ou mondiaux); le secteur de l'assurance et de la réassurance; et d'autres intermédiaires financiers (c'est-à-dire les fonds de couverture, fonds d'investissement, conseils en gestion de patrimoine, courtiers d'assurance, conseillers financiers, etc.).

Alors que l'économie mondiale dans son ensemble va ressentir les répercussions de la crise, les centres financiers tels que New York et Londres devraient subir le pire, indique le rapport.

Plus de 100 hauts représentants de gouvernements, d'organisations de travailleurs et d'employeurs, sont réunis mardi et mercredi à Genève pour discuter de l'impact de la crise économique sur les plus de 20 millions de personnes employées dans le secteur financier à travers le monde.

La réunion va également aborder les mesures qui aident les travailleurs à faire face à la crise dans le secteur banque et assurance. Cela suppose des allocations chômage et une protection sociale adéquates et bien conçues, des politiques et des services publics de l'emploi efficaces.

Selon le rapport, de telles mesures ne vont pas seulement soutenir le revenu des travailleurs affectés, mais aussi faciliter leur transition vers de nouveaux emplois et réduire le risque du chômage de longue durée et de l'inactivité. Il recommande aussi des programmes de reconversion professionnelle ciblant les travailleurs du secteur financier, étant donné la probable réduction des effectifs totaux dans le secteur.

Le rapport examine aussi les mesures qui favorisent le mouvement vers un secteur financier plus efficace qui se concentre sur les besoins de l'économie réelle. L'une des solutions proposées est d'adopter des incitations qui encouragent le secteur à se tourner vers des activités moins risquées grâce à une meilleure structure de gouvernance des entreprises, y compris en indexant les rémunérations des dirigeants et les politiques en matière de dividendes sur les résultats à long terme.

Selon le rapport, le dialogue social entre employeurs et syndicats dans le secteur peut favoriser l'adoption de mesures efficaces. En outre cela permettrait d'assurer que les mesures spécifiques au secteur sont bien conçues.