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Centrafrique : Ban réclame la fin du recrutement des enfants par des groupes armés

Centrafrique : Ban réclame la fin du recrutement des enfants par des groupes armés

Des enfants déplacés dans le nord de la Centrafrique.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, demande, dans un rapport publié mardi, que toutes les parties au conflit en République centrafricaine mettent immédiatement fin, sans condition préalable, au recrutement et à l’utilisation d’enfants et remettent à l’ONU ceux qui se trouvent encore dans leurs rangs.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, demande, dans un rapport publié mardi, que toutes les parties au conflit en République centrafricaine mettent immédiatement fin, sans condition préalable, au recrutement et à l'utilisation d'enfants et remettent à l'ONU ceux qui se trouvent encore dans leurs rangs.

Des groupes armés non étatiques, notamment des milices d'autodéfense appuyées par le gouvernement, recrutent et emploient systématiquement des enfants, et toutes les parties au conflit commettent viols et autres agressions sexuelles graves sur l'ensemble du territoire. Les enlèvements sont monnaie courante, en particulier dans le nord-ouest du pays, groupes armés non étatiques et bandits armés en usant pour recruter des enfants ainsi que pour effrayer la population et lui extorquer des rançons.

Le rapport fait apparaître le vide sécuritaire qui existe en République centrafricaine et l'insuffisance des moyens dont dispose le gouvernement pour protéger la population. En raison de l'impasse dans laquelle se sont récemment retrouvés les pourparlers de paix, du départ de certaines parties au conflit de la table des négociations et de l'instabilité des conditions de sécurité, en particulier du fait de la reprise du conflit armé en octobre et novembre 2008, les violations commises à l'encontre d'enfants le sont en toute impunité. La misère et le dénuement extrêmes dans lesquels la population vit et les retombées des conflits qui secouent le Soudan et le Tchad voisins aggravent une situation qui était déjà alarmante.

« Toutes les parties doivent engager à titre prioritaire un dialogue avec l'ONU pour établir des plans d'action assortis de délais en vue de remédier au problème du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats », écrit M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité. « Toutes les parties au conflit, de même que d'autres éléments armés, devraient prendre des engagements concrets en vue de mettre un terme à toutes les violations graves à l'encontre d'enfants ».

Le Secrétaire général invite le gouvernement centrafricain à signer et à ratifier le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés et à incorporer ses dispositions dans la législation nationale, notamment en érigeant en crime le recrutement de mineurs.

En outre, il engage le gouvernement à entreprendre une réforme de la législation nationale afin que celle-ci soit conforme aux engagements pris dans la Convention relative aux droits de l'enfant et il l'appelle à lutter contre l'impunité dont jouissent les auteurs de violations contre les enfants en menant des enquêtes approfondies et en les poursuivant en justice. « Ces mesures devraient consister notamment à engager des poursuites contre les membres des forces armées centrafricaines (FACA) et de la Garde présidentielle lorsqu'il existe des indices donnant à penser qu'ils ont commis des abus », écrit M. Ban.

Le Secrétaire général se dit profondément préoccupé par le recrutement et l'emploi d'enfants par les milices d'autodéfense locales auxquelles ils servent de forces auxiliaires pour les opérations militaires du gouvernement centrafricain. « Le gouvernement doit prendre des mesures pour empêcher un tel recrutement et pour faire en sorte que les enfants associés aux milices soient recensés et remis immédiatement aux entités chargées de leur protection », dit-il.