L'actualité mondiale Un regard humain

Colombie : Le HCR demande une enquête sur la mort de 17 indigènes awas

Colombie : Le HCR demande une enquête sur la mort de 17 indigènes awas

Des enfants autochtones colombiens au Panama.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a demandé mardi une enquête approfondie après les meurtres, la semaine dernière, de 17 indigènes awas dans une région isolée du sud-ouest de la Colombie.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a demandé mardi une enquête approfondie après les meurtres, la semaine dernière, de 17 indigènes awas dans une région isolée du sud-ouest de la Colombie.

« Nous lançons un appel pressant à toutes les parties impliquées pour qu'elles respectent la législation humanitaire internationale et demandons au gouvernement colombien de remplir ses obligations pour la protection des civils et de prendre des mesures spécifiques pour la préservation des peuples indigènes », a déclaré le porte-parole du HCR, Ron Redmond, lors d'un point de presse à Genève.

Selon les premières informations émanant des autorités provinciales et locales, les victimes ont été tuées la semaine dernière sur le territoire communautaire des Awas dans la région colombienne de Nariño. Le reste de la population est maintenant extrêmement apeuré et cette situation fait craindre un déplacement massif de population dans les jours à venir, selon le HCR.

La région, située le long de la rivière Telembi entre les villages de Ricaurte et Barbacoas, est isolée et extrêmement difficile à atteindre. Selon les premières informations, qu'il n'est pas possible de vérifier pour l'instant, les 17 indigènes ont été assassinés dans une attaque de représailles menée par un groupe armé irrégulier contre la population civile après l'arrivée de forces armées colombiennes

Les Awas, dans cette partie de Narino, vivent sur un territoire communautaire protégé, mais cela n'empêche pas les groupes armés d'entrer sur leurs terres. En conséquence, ils sont victimes de graves violations de leurs droits, notamment une pression constante et les persécutions, les meurtres répétés et le déplacement forcé. Ils ont été contraints à plusieurs reprises de fuir leurs terres ancestrales ces dernières années. Certains ont franchi la frontière pour trouver refuge en Equateur voisin. L'usage des mines antipersonnel par des groupes armés irréguliers sur leur territoire est une autre source de terreur et de déplacement forcé.

Le HCR s'est dit choqué et attristé par ces meurtres et demande « une enquête urgente et indépendante » ainsi que des mesures immédiates et efficaces de prévention.

Avec 21.000 individus, les Awas sont le plus important groupe indigène à Nariño, un département qui subit les pires violences et le plus haut niveau de déplacement forcé en Colombie. Durant les deux années précédentes, Nariño a connu plus de 10% de l'ensemble des nouveaux cas de déplacement forcé dans le pays. Plus de 300.000 personnes ont été déplacées en Colombie en 2007 et les premiers chiffres de 2008 montrent des tendances similaires, portant le nombre total de personnes déplacées internes enregistrées à plus de 2,8 millions.

Le peuple awa est l'un des 87 groupes indigènes en Colombie. Plus d'un tiers de ces groupes sont en danger d'extinction, majoritairement à cause du conflit armé et du déplacement forcé.