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FAO : Vers un plan d'action mondial pour l'eau

FAO : Vers un plan d'action mondial pour l'eau

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Des délégués de plus de 60 pays sont réunis à Rome de mercredi à vendredi pour poursuivre les négociations en vue d'un plan d'action mondial pour l'adaptation aux changements qui influeront sur la manière dont les pays gèrent leurs ressources en eau douce, indique l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Des délégués de plus de 60 pays sont réunis à Rome de mercredi à vendredi pour poursuivre les négociations en vue d'un plan d'action mondial pour l'adaptation aux changements qui influeront sur la manière dont les pays gèrent leurs ressources en eau douce, indique l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

“L'eau est aujourd'hui menacée sur plusieurs fronts. Les êtres humains dépendent de l'eau pour leur survie, mais ils sont aussi les pires ennemis de l'eau”, affirme Ger Bergkamp, directeur général du Conseil mondial de l'eau, organisation internationale chargée d'organiser, tous les trois ans, le Forum mondial de l'eau en collaboration avec un pays hôte.

La réunion de Rome est la troisième d'une série de rencontres de haut niveau visant à la préparation de la conférence ministérielle sur l'eau dans le cadre de ce Forum mondial de l'eau qui se tiendra du 16 au 22 mars 2009 à Istanbul, en Turquie. On s'attend à ce que les responsables gouvernementaux réunis à Rome adoptent, au terme des négociations, un plan d'action mondial qui devra être finalisé et approuvé par la conférence ministérielle à Istanbul.

“L'accroissement démographique et l'expansion des villes exercent une pression accrue sur les approvisionnements en eau”, ajoute M. Bergkamp. Le développement industriel nécessitera des quantités accrues d'eau alors que les pays, soucieux de renforcer leur potentiel énergétique, détourneront de plus en plus d'eau pour la production hydroélectrique.

La pollution des lacs, des fleuves et des nappes phréatiques réduit les approvisionnements en eau propre et le changement climatique apporte une variable supplémentaire à une équation déjà instable.

“L'agriculture absorbe environ 90% de la consommation d'eau douce. Elle est de loin le plus gros utilisateur d'eau. En gros, il faut 2.000 à 5.000 litres d'eau pour obtenir de quoi nourrir une personne pendant 24 heures”, indique Alexander Müller, le sous-directeur général de la FAO responsable du Département de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement.

“La population mondiale passera de quelque 6,5 milliards à plus de 9 milliards de personnes en 2050. Cette augmentation posera un défi de taille à l'agriculture mondiale: il faudra produire davantage pour nourrir une population croissante tout en utilisant plus efficacement des ressources en eau limitées. La concurrence sur des ressources en eau moins abondantes s'intensifiera parallèlement à l'augmentation de la demande du secteur industriel et des ménages. De nouveaux concepts et une forte volonté politique seront nécessaires pour résoudre les problèmes de l'eau au niveau mondial et nourrir le monde de manière durable tout en relevant les défis croissants posés par le changement climatique", ajoute-t-il

Il serait possible d'économiser des quantités notables d'eau au profit d'autres secteurs si l'on parvenait à augmenter la productivité de l'eau en agriculture. En obtenant les mêmes rendements agricoles avec une réduction de 1% de la consommation d'eau, on accroîtrait de 10% les disponibilités d'eau pour d'autres secteurs.

“Nous devons modifier radicalement nos idées sur la relation entre l'alimentation, l'eau et l'environnement si nous voulons nous attaquer au problème de la pénurie d'eau et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement”, affirme Pasquale Steduto, chef du service de développement et de gestion de l'eau à la FAO et président de UN-Water, mécanisme interagences de l'ONU pour la coordination des initiatives de UN-Water.

“Le Forum mondial de l'eau, en rassemblant des responsables gouvernementaux de différents secteurs, la société civile, le secteur privé, les associations de consommateurs et les universités, offre une chance formidable de voir l'agenda international relatif à la gestion de l'eau refléter cette nouvelle façon d'appréhender le problème”, ajoute-t-il.

Les scénarios relatifs au changement climatique montrent que les sécheresses deviendront plus fréquentes dans beaucoup de régions qui connaissent déjà des pénuries d'eau.

Des bassins fluviaux majeurs, notamment d'importantes régions agricoles autour du fleuve Colorado aux Etats-Unis, de l'Indus en Asie du sud, du fleuve jaune en Chine, du Jourdain au Proche-Orient, du delta du Nil en Afrique et du Murray Darling en Australie, sont 'saturés', dans le sens qu'une utilisation accrue d'eau y est désormais impossible.

“La récente crise alimentaire a incité les dirigeants du monde à recentrer leur attention sur le système alimentaire mondial et la question de la faim. Nous espérons qu'au cours de cette réunion nous réussirons à convaincre ces dirigeants que la gestion durable de l'eau est intimement liée à la sécurité alimentaire”, souligne M. Steduto.