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Au Conseil de sécurité, Ban appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Au Conseil de sécurité, Ban appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza

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Alors que la crise à Gaza et dans le sud d'Israël en est à son cinquième jour, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé de nouveau devant le Conseil de sécurité à un cessez-le-feu urgent afin de mettre fin à la violence et de permettre l'entrée d'une aide humanitaire cruciale dans Gaza.

Le Conseil de sécurité s'est réuni mercredi soir en pour une séance d'urgence, pour débattre de la situation au Moyen-Orient et de la question palestinienne, en présence de Ban Ki-moon, et à la demande de la Ligue des États arabes. Au nom de la Ligue des Etats arabes, la Libye a présenté un projet de résolution demandant à Israël « de cesser immédiatement ses attaques militaires contre la population civile de Gaza et de respecter scrupuleusement ses obligations en tant que puissance occupante ». 

Le Secrétaire général de l'ONU poursuivait ses efforts diplomatiques pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu, a indiqué mercredi sa porte-parole adjointe, Marie Okabe. Il a des réunions quotidiennes avec d'autres hauts responsables de l'ONU sur le sujet et des conversations téléphoniques avec des responsables de plusieurs pays, a-t-elle ajouté. "Le Secrétaire général sera en situation d'alerte totale au cours des prochains jours alors qu'il continue de faire tout ce qu'il peut pour obtenir un cessez-le-feu », a-t-elle dit.

Israël mène depuis le 27 décembre une offensive militaire aérienne en réponse, selon l'armée israélienne, aux attaques à la roquette par le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza. Les frappes aériennes ont fait plus de 300 morts.

Mercredi également, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour Gaza, Maxwell Gaylard, a lancé un appel désespéré pour que le point de passage de Karni entre Israël et Gaza soit ouvert, afin d'assurer le ravitaillement en blé dont dépendent directement 750.000 personnes pour leur survie.

« Les conditions à Gaza sont dangereuses et effrayantes. Beaucoup de gens – parents et enfants - sont confrontés à une situation de vie ou de mort. Il faut absolument mettre fin aux combats, sans quoi des civils continueront d'être tués », a déclaré Maxwell Gaylard.

Ce dernier a ajouté : « si l'on ne stoppe pas la violence, il est très difficile de faire entrer de la nourriture pour ceux qui en ont besoin, on ne peut pas évaluer les besoins les plus urgents, sans compter que les civils ne peuvent pas quitter leur maison pour bénéficier de traitements médicaux d'urgence, acheter des fournitures ou aider les personnes en danger ».

« Nous avons un besoin désespéré de voir le point de passage de Karni s'ouvrir, aujourd'hui, pour laisser passer le blé. L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n'a plus de blé pour les 750.000 personnes qui en ont besoin. Les hangars sont vides. Il faut obtenir ce blé, tout de suite, c'est une obligation », a-t-il insisté.

Il faut aussi du carburant afin que la centrale électrique de Gaza puisse se remettre en marche et que les hôpitaux, qui font face aux besoins les plus importants qu'ils aient jamais eu, dans les pires conditions, puissent avoir du courant de façon sûre, a dit le coordonnateur humanitaire.

M. Gaylard a précisé que les Nations Unies étaient en contact heure par heure avec les autorités israéliennes, qui avaient répondu à des requêtes spécifiques. « Mais la gravité de la situation exige davantage », a-t-il dit, appelant à ce que les engagements de coopération soient mis en oeuvre sur le terrain.

Quelque 60 cargaisons de camion entrent chaque jour en ce moment à Gaza, mais cela est peu par rapport aux 125 camions qui entraient en octobre 2008 et aux 475 camions en mai 2007, juste avant la prise du pouvoir par le Hamas.

« Cela donne donc une indication de la faible quantité de biens qui arrivent à entrer à Gaza », a dit le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires John Holmes, lors d'une conférence de presse mercredi au siège de l'ONU à New York.

Karen AbuZayd, Commissaire générale de l'UNRWA, a expliqué pour sa part dans une liaison vidéo depuis Gaza avec des journalistes à New York qu'en dépit de la coopération des autorités israéliennes, certaines cargaisons n'avaient pu entrer dans Gaza mardi pour des raisons logistiques.

Il n'y a tout simplement pas assez de temps et de camions pour arriver aux point de passage pendant ses heures d'ouverture, décharger les camions qui arrivent d'Israël et recharger les camions qui vont vers Gaza, a-t-elle dit. Certaines marchandises ont donc été laissées au point de passage et devaient être récupérées mercredi.

L'UNRWA est en train de faire venir des stocks depuis la Cisjordanie et a aussi bénéficié de dons de la Croix-Rouge égyptienne et de la Jordanie.

John Holmes et Karen AbuZayd ont exprimé leur déception concernant le rejet par Israël d'une trêve de 48 heures et expliqué que les autres points de passage, notamment celui de Karni, ne seraient pas ouverts parce que les Israéliens continuaient d'alléguer qu'ils étaient trop dangereux.

Sur le plan médical, à peu près 30 blessés ont pu sortir vers l'Egypte par le passage de Rafah, mais aucun vers Israël.

Enfin, l'appel à contributions lancé mardi par l'UNRWA, d'un montant de 34 millions de dollars pour de la nourriture, des fournitures médicales et autres, devrait recevoir une réponse généreuse de la part des donateurs, a dit M. Holmes.

Cet appel s'ajoute aux contributions régulières pour l'éducation et les services sociaux réclamées par l'UNRWA et qui s'élèvent à 462 millions de dollars pour 2009.