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Ban : La Déclaration des droits de l'homme doit devenir vraiment universelle

Ban : La Déclaration des droits de l'homme doit devenir vraiment universelle

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Les principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme restent fondamentaux soixante ans après leur rédaction mais ils ne profitent toujours pas à l'ensemble de l'humanité, a regretté mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion de la Journée des droits de l'homme.

Les principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme restent fondamentaux soixante ans après leur rédaction mais ils ne profitent toujours pas à l'ensemble de l'humanité, a regretté mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion de la Journée des droits de l'homme.

« En cette Journée des droits de l'homme, nous célébrons également le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elaborée sur fond de destruction massive et de privations, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Déclaration rend compte des aspirations de l'humanité à la prospérité, à la dignité et à la coexistence pacifique », a rappelé le Secrétaire général.

Les cinq premiers articles de la Déclaration proclament :

Article 1 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

Article 2 « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ».

Article 3 « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».

Article 4 « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».

Article 5 « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

L'adoption de la Déclaration a marqué un tournant et, aujourd'hui encore, elle est un élément essentiel de l'identité même de l'Organisation des Nations Unies. Les défis auxquels le monde doit faire face sont tout aussi écrasants que ceux auxquels se heurtaient les auteurs de la Déclaration, estime le Secrétaire général.

« Nous sommes confrontés à une crise alimentaire et financière internationale. L'homme continue de détruire son environnement naturel. La répression politique sévit dans de trop nombreux pays. Comme toujours, les plus vulnérables sont les premières victimes et les plus durement touchés », rappelle-t-il.

Selon lui, « les plus chanceux, qui sont épargnés par les effets les plus négatifs des catastrophes, de la pauvreté ou de l'instabilité, ne peuvent fermer les yeux ». « Les effets en cascade des violations des droits et de l'indifférence peuvent, à terme, s'étendre à toute la planète », prévient-il.

Il estime que les droits de l'homme, en particulier la lutte contre leur violation, doivent unir le monde entier dans un esprit de solidarité. Nous ne ferons honneur à l'esprit visionnaire dont témoigne la Déclaration « que lorsque ces principes seront véritablement appliqués universellement », a-t-il insisté.

De son côté, la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a rappelé l'importance très particulière de ce texte : « Pour la première fois, tous les droits humains – civils, culturels, économiques, politiques et sociaux – étaient reconnus comme appartenant de façon intrinsèque à tous », au lieu d'être accordés de façon magnanime par les puissances régnantes.

A l'occasion de cette Journée, Mme Pillay et M. Ban ont rendu hommage à tous les défenseurs des droits de l'homme qui sur le terrain s'efforcent de faire de ces droits une réalité. « Des dizaines de millions de personnes de par le monde ne sont toujours pas conscientes du fait qu'elles ont des droits dont elles peuvent réclamer l'application », a insisté la Haut Commissaire aux droits de l'homme.

La Journée a été marquée à Paris, par la projection d’une collection de court métrages sur les droits de l’homme, au Palais de Chaillot, où la Déclaration a été adoptée il y a de cela 60 ans.

A New Delhi dimanche dernier près de 2.500 étudiants ont couru le long de l’avenue principale et en Afrique du Sud le bureau de l’ONU a contribué à lancer une campagne dans les principales villes du pays.

Enfin, lundi prochain à New York, aura lieu un concert du Messager de la paix et chef d’orchestre Daniel Barenboim et des membres du Divan Est-Ouest, un orchestre qui rassemble des musiciens de divers horizons et origines. Daniel Barenboim présentera ses activités de Messager de la paix lors d’une conférence de presse vendredi.

L'ONU a également célébré cette semaine le soixantième anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui avait été élaborée en réponse à la tentative d'extermination du peuple juif par le régime nazi.

« Cette Convention incarne depuis lors l'aspiration de l'Organisation à empêcher qu'une telle atrocité se reproduise », a souligné le Secrétaire général. « Prévenir le génocide est une responsabilité certes collective, mais aussi individuelle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour veiller à ce que nos enfants ne craignent jamais de se faire tuer en raison de leur appartenance à un groupe ethnique, national, religieux ou racial », a-t-il ajouté.