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L'UNESCO demande de maintenir le gel de fouilles archéologiques à Jérusalem

L'UNESCO demande de maintenir le gel de fouilles archéologiques à Jérusalem

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Le directeur–général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, a salué mercredi la décision du Conseil exécutif de l'Organisation de demander aux autorités israéliennes le maintien du gel des fouilles archéologiques sur le site de la rampe des Maghrébins dans la Vieille Ville de Jérusalem.

« Je suis très heureux de voir l'UNESCO continuer d'offrir sur ce sujet difficile une enceinte consensuelle, de discussion et de dialogue. Je suis également très satisfait de voir que l'ensemble des parties concernées savent se retrouver et s'entendre lorsqu'il s'agit de veiller aux intérêts de la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille Ville de Jérusalem, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1981 et sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1982 », a déclaré M. Matsuura.

Le Conseil exécutif de l'UNESCO a décidé le 15 octobre de maintenir la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts sur la Liste du patrimoine mondial en péril après avoir reçu un Plan d'action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille Ville. Il a demandé au Centre du patrimoine mondial de « mettre à disposition des compétences techniques et une assistance pour les futurs travaux de conservation prévus dans la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts ».

Un des points litigieux concernait des travaux entrepris par les autorités israéliennes pour réparer une rampe appelée 'Rampe des Maghrébins' et mener des fouilles archéologiques - travaux et fouilles contestés par les autorités supervisant les lieux saints musulmans à Jérusalem (Waqf) ainsi que des experts jordaniens.

Dans sa décision, le Conseil exécutif de l'UNESCO « demande instamment aux autorités israéliennes d'empêcher toute action susceptible de porter préjudice à l'authenticité et à l'intégrité du patrimoine culturel de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts ». Il leur demande aussi « de poursuivre la coopération engagée avec toutes les parties prenantes, en particulier avec les experts jordaniens et ceux du Waqf ».

Enfin, la décision demande aux autorités israéliennes de limiter les « activités archéologiques à des travaux de consolidation et de stabilisation » dans cette zone.

Koïchiro Matsuura a estimé que les Etats Membres de l'UNESCO devaient continuer de démontrer leur volonté commune de « préserver un patrimoine reconnu par la communauté internationale comme étant doté d'une " valeur universelle exceptionnelle" ».

« C'est là tout l'enjeu du Plan d'action de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille Ville de Jérusalem, comme des rencontres techniques organisées par l'UNESCO entre les parties concernées pour faciliter le dialogue sur le plan d'aménagement de la rampe des Maghrébins, dans le respect des principes de la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial culturel et naturel », a-t-il poursuivi.

« Ce n'est que sur la base de valeurs communes, et d'une vision partagée de nos devoirs vis-à-vis des générations futures, que nous pourrons faire fructifier ce dialogue. C'est mon vœu le plus cher que cet esprit de consensus présidera également aux débats qui auront lieu à Séville lors de la 33e session du Comité du patrimoine mondial, du 22 au 30 juin 2009 », a conclu le directeur général de l'UNESCO.