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Face aux multiples crises, la solidarité mondiale est une nécessité, selon Ban

Face aux multiples crises, la solidarité mondiale est une nécessité, selon Ban

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon (à droite), avec le directeur du Centre Belfer pour la science et les affaires internationales de l'Université de Harvard, Graham Allison.
La solidarité mondiale est une nécessité pour affronter les crises financière, alimentaire, énergétique, environnementale qui frappent simultanément la planète, a déclaré mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un discours à l'Université de Harvard à Boston (Etats-Unis).

« Il y a plusieurs mois, quand je parlais d'une triple crise – la montée des prix des denrées alimentaires et du carburant, l'accélération du changement climatique, et un développement ralenti pour plus d'un milliard de personnes à travers le monde – certains pensaient que je dramatisais. Aujourd'hui avec la confirmation de ces trois crises, aggravées par les chocs successifs de la crise financière, mon appel aux armes semble désormais lointain et trop timoré », a dit M. Ban devant la John F. Kennedy School of Government de l'université.

« Maintenant, plus que jamais, nous devons être audacieux », a-t-il ajouté. Selon lui, « la solidarité mondiale est nécessaire et dans l'intérêt de tous ». L'instabilité du système financier, le changement climatique, la santé, le terrorisme, la non-prolifération et le désarmement « font peser une menace sur tous les pays, qu'ils soient riches ou pauvres, petits ou grands, et sur tous les gens ; ils franchissent les frontières sans difficulté et sont très contagieux ; et ils ne peuvent pas être résolus sans une action commune », a souligné le Secrétaire général.

Dans la tourmente financière actuelle, Ban Ki-moon a appelé à ne pas oublier les plus pauvres : « nous ne pouvons pas permettre que la crise financière se transforme en une crise humaine prolongée ». Il a exhorté les pays qui ont promis 16 milliards de dollars au sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement fin septembre à New York à tenir leurs engagements.

Concernant le changement climatique, le Secrétaire général a estimé qu'il n'était pas possible de retarder les mesures pour lutter contre cette crise. « Nous devons conclure un nouvel accord global sur le climat qui pourra être ratifié et entrer en vigueur avant l'expiration du Protocole de Kyoto en 2012 », a-t-il dit. La prochaine réunion sur le changement climatique est prévue en décembre à Poznan (Pologne). M. Ban a appelé à un fort signal politique sur le renforcement des mécanismes financiers et de transfert de technologies pour aider les pays en développement à s'adapter.

Le Secrétaire général a aussi jugé nécessaire de travailler de manière plus coordonnée pour renforcer les systèmes de santé dans le monde. Selon lui, les Nations Unies ont un rôle important à jouer pour encourager une plus grande cohérence et une plus grande responsabilité en la matière.

Quant au terrorisme, M. Ban a encouragé à « promouvoir des approches non-traditionnelles en matière de sécurité ». « La force militaire est rarement suffisante pour mettre fin à la violence terroriste », a-t-il dit.

Enfin, en matière de désarmement et de non-prolifération, il a rappelé que l'ONU faisait la promotion de traités comme le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qui a été signé mais n'est pas encore entré en vigueur, les conventions sur les armes chimiques et biologiques, qui n'ont pas encore reçu une adhésion universelle, et le Traité de non-prolifération nucléaire, confronté à une crise de confiance. « Des traités restent à négocier. Et de nouveaux efforts sont nécessaires pour créer de nouvelles zones exemptes d'armes nucléaires, notamment au Moyen-Orient, et pour que fonctionnent les zones existantes », a-t-il ajouté.