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Darfour : Les conditions d'un bon fonctionnement de la MINUAD toujours absentes

Darfour : Les conditions d'un bon fonctionnement de la MINUAD toujours absentes

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Plus d'un an après l'autorisation donnée par le Conseil de sécurité à son déploiement, les conditions requises à une mise en oeuvre efficace du mandat de l'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) restent absentes, affirme le Secrétaire général dans un rapport publié mardi.

Plus d'un an après l'autorisation donnée par le Conseil de sécurité à son déploiement, les conditions requises à une mise en oeuvre efficace du mandat de l'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) restent absentes, affirme le Secrétaire général dans un rapport publié mardi.

« Le gouvernement et les parties ont continué de poursuivre une solution militaire au conflit, peu de progrès ont été faits dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix sur le Darfour » et la protection des civils demeure très préoccupante, estime Ban Ki-moon dans ce rapport au Conseil de sécurité sur les activités de la MINUAD depuis le 31 juillet dernier.

D'un côté, l'Opération se trouve confrontée à des difficultés logistiques très complexes pour déployer son matériel et ses troupes jusqu'au Darfour, le seul moyen viable étant par la route, qui se déploie sur 2.300 kilomètres depuis Port Said. Les routes ne sont pas praticables au Darfour à la saison des pluies, l'insécurité règne et par ailleurs le seul chemin de fer ne comporte qu'une voie, en mauvais état, sur une portion du trajet.

Au 10 octobre 2008, la MINUAD avait déployé 10.527 personnes dont 8.579 militaires, 1.1948 policiers, plus 2.564 membres du personnel civil sur les 5.557 autorisés.

« Des préparatifs sont en cours pour le déploiement d'unités supplémentaires en novembre et en décembre », affirme le rapport. L'ONU espère déployer 4.216 nouveaux militaires d'ici au mois de décembre et 420 policiers, atteignant ainsi 14.823 personnes soit 60% du total autorisé par le Conseil de sécurité pour maintenir autant que possible la paix au Darfour, un territoire grand comme la France.

Le responsable des opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a confirmé lors de sa visite sur le terrain du 8 au 11 octobre l'accélération du déploiement de troupes, mais ce déploiement dépend directement de la capacité des Etats qui participent à l'Opération à fournir des troupes équipées de façon adéquate, ainsi que de l'autorisation donnée par le gouvernement soudanais. A ce titre, ce dernier a finalement accepté la venue de troupes de bataillons thaï et népalais.

La MINUAD continue aussi d'avoir besoin d'équipements vitaux, à savoir une unité logistique polyvalente, une unité de transport moyenne, une unité de transport lourde, une unité de reconnaissance aérienne, 6 hélicoptères tactiques légers et 18 hélicoptères utilitaires moyens.

Au plan politique, le Secrétaire général appelle le gouvernement soudanais à respecter ses obligations au regard du droit international, notamment en protégeant les civils et en s'abstenant de les attaquer. Il a lancé un appel similaire aux rebelles.

« En dépit de son large mandat de protection des civils et de maintien de la paix, la MINUAD n'est pas conçue pour mettre en place une solution durable à la crise au Darfour. Cette responsabilité incombe aux parties au conflit », affirme Ban Ki-moon.