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Afghanistan : la situation s'est détériorée ces derniers mois, selon Ban

Afghanistan : la situation s'est détériorée ces derniers mois, selon Ban

Une fillette afghane dans un champ de pommes de terre à Bamyan.
La situation sur le plan de la sécurité en Afghanistan s'est détériorée ces six derniers mois avec une multiplication des attaques par des éléments antigouvernementaux, estime le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un rapport rendu public lundi.

« Indépendamment des progrès enregistrés dans certains domaines, mon impression générale est que la situation dans le pays s'est détériorée au cours des six derniers mois », déclare M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU. « L'influence des insurgés s'est étendue au-delà des zones traditionnellement instables et s'est intensifiée dans les provinces voisines de Kaboul. Les incidents liés aux activités transfrontières menées depuis le Pakistan se sont sensiblement multipliés, et les moyens utilisés sont en outre devenus plus sophistiqués », ajoute-t-il.

Il note toutefois des progrès « dans les préparatifs pour l'enregistrement des électeurs, de même que dans la lutte contre les stupéfiants, avec une diminution de la culture du pavot et de la production d'opium ».

La situation humanitaire s'est aussi détériorée au cours des derniers mois, « en partie à cause du conflit en cours et en partie en conséquence de la coïncidence des crises », relève M. Ban. « Le problème humanitaire le plus urgent tient au fait que la sécheresse et le cours mondial élevé des denrées alimentaires ont entraîné des pénuries de vivres dont souffre un sixième de la population du pays. Cette situation exige une intervention urgente, dans une perspective à court aussi bien qu'à long terme », écrit-il.

A l'avenir, sur le plan de la sécurité, Ban Ki-moon se dit « fermement convaincu que la tendance négative peut être inversée. La Conférence de Paris, qui s'est tenue en juin, a offert un programme et une feuille de route ».

Il estime toutefois qu'un « changement de rythme et d'orientation s'impose ». « Il est évident que nombre des engagements pris à Paris ne peuvent être réalisés à court terme. Néanmoins, toutes les parties à la Conférence de Paris doivent tout mettre en œuvre pour honorer aussi vite que possible les engagements qu'elles ont pris. Il est primordial que les Afghans commencent à constater rapidement et clairement que nous nous sommes engagés sur une autre voie, qui ne manquera pas de produire des résultats », ajoute-t-il.

Les Afghans « doivent constater que la corruption est punie et la compétence récompensée. Les civils doivent être protégés, non seulement du terrorisme et de l'insurrection, mais aussi des conséquences fortuites des opérations militaires progouvernementales. Ils doivent éprouver un sentiment de confiance plus profond en la communauté internationale, aussi bien civile que militaire, et en particulier envers leur propre gouvernement », dit-il.