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Le Conseil de sécurité rejette l'adoption de sanctions contre le Zimbabwe

Le Conseil de sécurité rejette l'adoption de sanctions contre le Zimbabwe

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté vendredi l'adoption d' un projet de résolution visant à imposer des sanctions au Zimbabwe, en raison du veto de la Russie et de la Chine.

Le projet de résolution, soutenu notamment par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, a obtenu 9 voix pour, 5 voix contre - dont celles de la Fédération de Russie et la Chine - et une abstention. Le vote négatif de la Russie et de la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, a constitué un exercice du droit de veto.

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro, avait affirmé récemment lors d'un exposé au Conseil de sécurité que la crise au Zimbabwe représentait un « 'moment de vérité' pour la démocratie sur le continent » et souligné que « le Zimbabwe posait aussi un défi au monde ».

Elle avait rappelé que le président sortant Robert Mugabe avait remporté 80% des voix lors d'un deuxième tour des élections considéré comme « illégitime », après être arrivé second au premier tour qui avait donné 47,9% des voix à son opposant Morgan Tsvangirai. Ce dernier s'était retiré du second tour après une campagne d'intimidation menée par les autorités, notamment le meurtre d'au moins 80 de ses partisans.

Placé dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le projet de résolution condamnait la « campagne de violence du gouvernement zimbabwéen contre l'opposition politique et la population civile ».

Le texte exigeait en du gouvernement « qu'il mette fin immédiatement aux actes d'agression et d'intimidation visant les membres et les partisans de l'opposition » et « qu'il lance sans tarder un dialogue politique » entre les partis en vue de parvenir à un « règlement pacifique qui soit conforme à la volonté du peuple zimbabwéen et qui respecte le résultat des élections du 29 mars ».

Sur le plan humanitaire, le projet de résolution appelait à la levée immédiate « de toutes les restrictions imposées à l'aide humanitaire internationale ».

Le texte visait enfin à mettre en place un régime des sanctions, à commencer par un embargo sur les armes ainsi que le gel des fonds et des restrictions aux déplacements aux personnes inscrites sur une liste établie par un comité du Conseil de sécurité.

Le Représentant de l'Afrique du Sud, Dumisani Kumalo, a souligné lors de la séance du Conseil qu'une médiation était en cours sous les auspices de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Prenant la parole au cours de la journée avant le vote, il a aussi reproché au texte de ne rien exiger de l'opposition, estimant qu'il s'agissait d'un déséquilibre.

Pour sa part, le Représentant du Zimbabwe, B. G. Chidyausiku, a estimé que la situation dans son pays ne posait aucune menace à la paix et à la sécurité de la région, affirmant en conséquence qu'elle ne relevait pas de la compétence du Conseil de sécurité.