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Crise alimentaire : Pénurie de farine au Baloutchistan

Crise alimentaire : Pénurie de farine au Baloutchistan

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À Muhammad Khail, l'un des villages de réfugiés afghans les plus pauvres et isolés du Baloutchistan, province du sud ouest du Pakistan, les habitants font désormais une farine de mauvaise qualité à partir de grains d'élevage, prévient l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

« On peut envisager de vivre sans thé, ni viande, riz ou légumes, mais comment peut-on vivre sans farine ? C'est notre seul luxe et il est maintenant hors de portée» déplore Haji Gulab, un Afghan de 50 ans qui vit dans ce village avec 6 000 autres réfugiés », rapporte un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) publié aujourd'hui au Pakistan.

La force pakistanaise de sécurité des frontières, qui a été déployée au Baloutchistan en février pour enrayer le trafic de farine vers l'Afghanistan, gère actuellement la distribution de la farine dans la région.

Cependant elle ne la fournit que sur présentation d'une carte d'identité pakistanaise, document dont les réfugiés afghans ne disposent pas.

Pour contourner cette contrainte, de nombreux réfugiés achetaient de la farine directement auprès de leurs voisins pakistanais, mais ces derniers ont désormais à peine de quoi nourrir leur famille. Par ailleurs, les habitants des villages isolés de la région ne peuvent envisager de se rendre en ville pour s'approvisionner du fait de la hausse du prix des transports et du carburant.

Le prix de la farine a augmenté de 130% au Pakistan pendant le premier trimestre 2008. Le prix d'un sac de farine de 20kg se vend désormais entre 420 et 560 roupies ($6,70 - $8,10), alors que le prix fixé par le gouvernement était de 380 roupies ($5,50). Le salaire moyen d'un travailleur de Muhammad Khail se situe entre 3.500 et 4.000 roupies ($56 - $64).

Les premières pénuries de farine ont commencé à frapper le Pakistan à la fin 2007.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés travaille actuellement avec les autorités locales pour venir en aide aux habitants des villages de réfugiés les plus reculés de la région.