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Afghanistan: un rapporteur spécial condamne les assassinats ciblés

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Afghanistan: un rapporteur spécial condamne les assassinats ciblés

« Il faut empêcher les assassinats illégaux en Afghanistan», affirme le Rapporteur spécialLe Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires Philip Alston, a appelé le gouvernement de l’Afghanistan et la communauté internationale à renouveler leurs efforts pour éviter les 'assassinats illégaux' - attaques suicides et les assasinats ciblés - dans le pays.

« Le fait qu’il y ait un conflit armé ne signifie pas qu’on puisse tolérer un large nombre d’assassinats de ce type », a affirmé aujourd’hui Philip Alston, un expert indépendant qui rapporte au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

De retour d’une visite officielle en Afghanistan, le Rapporteur spécial, qui était invité par le gouvernement, a présenté une série de recommandations après avoir rencontré des membres du gouvernement, de la communauté diplomatique, de l’armée ainsi que des représentants de la société civile, des victimes et des témoins.

Il a affirmé que le message qu’il avait reçu des personnes interrogées était que « ni le gouvernement, ni la communauté internationale ne font tout ce qui est en leur pouvoir afin de protéger le droit à la vie des Afghans ». Il a également critiqué durement les assassinats de civils perpétrés par les Taliban ou d’autres groupes antigouvernementaux.

« Les Taliban sont responsables de la majorité des assassinats illégaux », a affirmé le Rapporteur spécial, qui a dénoncé les attaques suicides et les assassinats ciblés.

Philip Alston récuse l’idée selon laquelle parler avec les Taliban leur donnerait une certaine légitimité. « La question des droits de l’homme n’a rien à voir avec des questions de politique », a-t-il affirmé en ajoutant qu’il s’était entretenu avec des groupes armés au cours d’autres missions d’enquête.

Philip Alston a par ailleurs pointé du doigt le problème de l’impunité, y compris dans le système judiciaire national.

« La police est la face du gouvernement. Si elle sert et protège le peuple, le gouvernement aurait la légitimité. Si elle extorque, intimide et tue, le gouvernement n’aura pas de légitimité », a-t-il affirmé.

Malgré les efforts enregistrés par les forces militaires pour assurer le respect des droits de l’homme, des victimes civiles ont encore été déplorées lors d’opérations des forces de sécurité nationales.

Les forces internationales doivent aussi respecter les principes de responsabilité et de transparence, a-t-il lancé, en particulier lorsque des civils sont tués.