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Nargis : le Secrétaire général dénonce les entraves du gouvernement du Myanmar

Nargis : le Secrétaire général dénonce les entraves du gouvernement du Myanmar

Des survivants du cyclone Nargis
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a exprimé aujourd'hui lors d'une conférence de presse à New York sa « profonde préoccupation » et son « immense frustration » face aux entraves à l'accès humanitaire au Myanmar et à la lenteur à laquelle l'assistance parvient aux populations en conséquence.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a exprimé aujourd’hui lors d’une conférence de presse à New York sa « profonde préoccupation » et son « immense frustration » face aux entraves à l’accès humanitaire au Myanmar et à la lenteur à laquelle l’assistance parvient aux populations en conséquence.

Ban Ki-moon a fustigé « la réponse d’une lenteur inacceptable face à la grave crise humanitaire au Myanmar ».

« Selon les propres chiffres du gouvernement, le nombre de décès se porte désormais à 31.938, outre 34.460 personnes portées disparues, mais les agences humanitaires internationales ont des estimations bien supérieures », a-t-il rappelé.

« Nous sommes à un moment critique. Si nous n’apportons pas plus d’aide dans le pays – et très vite – nous faisons face à une épidémie de maladies infectieuses qui pourrait dépasser la crise actuelle ».

Ban Ki-moon a donc appelé « dans les termes les plus fermes, le gouvernement du Myanmar à donner la priorité à la vie de population ».

Le Secrétaire général a plaidé pour une plus grande liberté d’accès au pays et dans le pays, déplorant que « le gouvernement continue à déplorer les visas à la plupart des agents humanitaires ».

Il a aussi souligné que l’assistance ne parvient qu’à moins d’un tiers des 1,5 de personnes qui ont besoin d’une aide urgence, soit à près de 270.000 personnes, qui n’ont reçu que des secours rudimentaires.

« Le Programme alimentaire mondial (PAM), de son côté, estime que les stocks alimentaires qui ne parviennent sur le terrain ne s’élèvent qu’à 10% des besoins ».

Le Secrétaire général a noté « certains signes encourageants », notamment l’arrivée dans le pays d’avions transportant une assistance.

Mais « le Myanmar ne peut pas tout faire tout seul », a-t-il dit.

Ban Ki-moon a expliqué que tout au long de la semaine il avait tenté en vain de s’entretenir par téléphone avec le général Tan Shwe, chef d’Etat du Myanmar. Une lettre a été délivrée par la voie diplomatique, a-t-il dit.

Le Secrétaire général a par ailleurs consulté les leaders de la Thaïlande, de l’Indonésie, de l’Australie, de l’Allemagne, du Canada, de la Norvège et de la Chine, ainsi qu’avec le Secrétaire d’Etat américain, et aujourd’hui les dirigeants de l’Inde et de Singapour, afin de les encourager à fournir de l’équipement militaire et civil, y compris des « avions de transport, des hélicoptères, des camions et des bateaux dont l’ONU a désespérément besoin ».