Aide alimentaire : il faut d'abord identifier les groupes plus vulnérables, affirme le PAM

Après avoir qualifié il y a deux jours la récente augmentation des prix alimentaires de `tsunami silencieux´, Josette Sheeran, la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré que l'agence, qui fonctionne grâce à des contributions volontaires, ne pouvait répondre qu'à 63% des besoins identifiés.

« Nous sommes face à des choix déchirants à faire », a reconnu Josette Sheeran, lors d'une vidéoconférence organisée aujourd'hui au Siège de l'ONU à New York (webcast).

« Ce n'est pas seulement une question de faim, mais aussi une question de paix et de stabilité », a-t-elle ajouté, en rappelant que 34 pays avaient connu ces derniers mois des manifestations et des « émeutes de la faim ».

Car depuis le mois de juin 2007, l'augmentation des prix alimentaires a été considérable. En Asie, le prix du riz a doublé au cours des deux dernières semaines. Certains pays ont imposé l'interdiction des exportations alimentaires, limitant les importations d'autres pays.

Le « nouveau visage de la faim », ce sont tous ces gens qui ont basculé dams la catégorie `situation alimentaire d'urgence´, a expliqué Josette Sheeran, qui a indiqué que l'agence allait s'attacher tout d'abord à identifier les populations les plus vulnérables pour canaliser l'aide disponible.

Le PAM doit maintenant faire face à une crise importante en raison de sa difficulté à réapprovisionner ses stocks pour les opérations humanitaires.

L'agence a en effet besoin de 755 millions de dollars de plus que prévu pour mener à bien ses projets, un montant qui vient d'ajouter aux trois milliards de dollars que représente son budget pour 2008.

La Directrice exécutive, qui a lancé un appel aux gouvernements, a expliqué qu'elle souhaitait un effort concerté avec d'autres organismes ainsi qu'avec les pays afin de répondre à la crise actuelle de la manière la plus efficace, et tenter ainsi de limiter son impact.