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Afrique : des prévisions de croissance de 6,2% en 2008

Afrique : des prévisions de croissance de 6,2% en 2008

La croissance en Afrique devrait atteindre 6,2% en moyenne cette année, selon le dernier Rapport économique sur l'Afrique, publié conjointement par l'Union africaine et la Commission économique pour l'Afrique et lancé aujourd'hui. Mais très peu de progrès ont été réalisés dans la majorité des domaines du Consensus de Monterrey de 2002.

« Il reste encore beaucoup à faire à la communauté internationale afin de résoudre la question de la dette extérieure et l'aide au développement », a affirmé aujourd'hui Richard Kozul-Wright, économiste du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, lors du lancement du Rapport économique sur l'Afrique 2008 à New York (webcast).

Selon le rapport, intitulé « L'Afrique et le Consensus de Monterrey : Performance et progrès du continent », le continent africain a enregistré une forte performance économique pour la troisième année consécutive, avec un taux de croissance moyen de 5,8%. Mais cette croissance n'a pas été suivie par des avancées significatives sur le plan du développement social.

Par ailleurs, l'inflation reste plus élevée que dans les autres pays en développement et il y eu une appréciation des monnaies africaines par rapport au dollar, ce qui pourrait affecter la capacité exportatrice du continent.

Si les perspectives de croissance pour 2008 fixent le taux à 6,2%, il faut cependant prendre en compte certains paramètres comme la demande de matières premières sur les marchés internationaux, le maintien d'une gestion macroéconomique solide ainsi que la situation sécuritaire et de la bonne gouvernance dans certains pays.

Richard Kozul-Wright a, devant la presse, regretté que les engagements du Consensus de Monterrey n'aient pas été tenus dans la majorité des cas.

Seul le secteur de la dette extérieure a connu une amélioration, des progrès « encourageants », note le rapport, en ce qui concerne son allègement. Elle demeure cependant, avec 255 milliards de dollars, élevée, a souligné l'économiste.

Très peu de progrès ont été enregistrés dans les autres domaines essentiels du Consensus. L'aide a augmenté, mais avec des niveaux insuffisants pour financer une croissance accélérée et soutenue.

Les progrès dans la promotion du commerce international en tant que moteur du développement ont été par ailleurs limités et Richard Kozul-Wright a souligné la nécessité des pays développés d'ouvrir leurs marchés aux produits africains, dans le cadre du cycle de Doha.

« La récente initiative Aide pour le commerce est la bienvenue », note le rapport, en affirmant que « toutes les parties prenantes à l'initiative doivent d'urgence en accélérer la mise en application afin de ne pas perdre un temps précieux à accroître les capacités des pays africains pour leur permettre de tirer parti des opportunités offertes par le système commercial international ».